Des médicaments conditionnés dans la pharmacie dédiée aux patients atteints du Sida à l'hôpital communautaire de Bangui en Centrafrique, le 27 janvier 2022.
Des médicaments conditionnés dans la pharmacie dédiée aux patients atteints du Sida à l'hôpital communautaire de Bangui en Centrafrique, le 27 janvier 2022. © Barbara Debout, AFP
Va-t-on devoir faire face à une recrudescence de l’épidémie de sida dans le monde ? Alors que la collaboration internationale entre les équipes de recherche avait permis ces dernières années des avancées prometteuses, les coupes budgétaires drastiques et les attaques virulentes menées par l’administration Trump contre la communauté scientifique risquent d’avoir des répercussions sans précédent sur la lutte contre le VIH.
"On voit mal comment il est possible que l'épidémie ne reparte pas", alerte la directrice générale de Sidaction, Florence Thune. "Indépendamment des mesures prises par Donald Trump, nous étions déjà loin des objectifs fixés par l'Onusida. On devait passer en 2025 en dessous de 500 000 nouvelles infections dans le monde, mais on en est déjà à 1,3 million".
Les mesures prises par Donald Trump dès les premiers jours de son investiture affolent les acteurs de la lutte contre le sida. Le président américain a ordonné en janvier la suspension de 92 % des financements de programmes à l'étranger par l'agence américaine de développement (Usaid). Son administration a finalement accordé quelques exemptions, concernant notamment le Pepfar, l’un des plus importants programme de lutte contre le VIH au monde, mais sa reprise reste perturbée.
"Certaines activités ont pu reprendre, mais le financement d'activités relatives à la PrEP, un traitement préventif, n’a été de nouveau autorisé que pour les femmes enceintes, et pas pour les personnes LGBT+, ni pour les travailleuses du sexe, qui sont pourtant extrêmement exposées au risque de contamination", regrette Florence Thune.
Autre motif d’inquiétude, une partie des subsides du Pepfar requiert un vote du Congrès et ces fonds n'ont été prolongés l'an passé que pour une année. "Il ne reste plus que quelques jours avant que ces financements arrivent à échéance [le 25 mars, NDLR] et nous n’avons aucune visibilité sur la poursuite de cet outil qui finance des quantités astronomiques de traitements pour des millions de personnes dans le monde", s’inquiète la directrice générale du Sidaction.
"Douche froide"
Florence Thune, qui travaille sur le sida depuis 20 ans, décrit une véritable "douche froide" sur les avancées en matière de prévention, d'accès au dépistage et donc une inévitable reprise de l'épidémie. Une situation sans précédent.
D’après les retours des partenaires du Sidaction en Afrique, les circuits d’approvisionnement du traitement préventif contre le VIH sont désorganisés dans de nombreux pays. "Même s'il n'y a pas de rupture de stock maintenant, il pourrait y en avoir dans quelque temps. Par ailleurs, beaucoup de programmes n’ont pas repris immédiatement parce qu'ils n'avaient pas d’autorisation claire, et donc pas de certitudes que l'administration américaine allait couvrir les frais. La situation est dramatique au vue de l'étendue des projets qui sont arrêtés".
L’anxiété a aussi gagné les rangs de l’Onusida, qui estime que si le Pepfar n’est pas réautorisé entre 2025 et 2029, le nombre de décès dus au sida augmenterait de 400 %.
De leur côté, des chercheurs ont mis en ligne un compteur évaluant chaque jour, depuis l’annonce de la suspension de Pepfar le 24 janvier, le nombre de décès d’adultes et d’enfants que cette mesure entraîne dans les pays concernés. Ils recensent aussi les vies qui pourraient être sauvées d’ici fin 2025 si le programme est rétabli. Plus de 120 000 personnes échapperaient ainsi à la mort.
La locomotive américaine à l’arrêt
Pourtant l’étendue des dégâts provoqués par les annonces de l’administration Trump sont encore difficiles à chiffrer. D’autant plus que la recherche est elle aussi ciblée. Florence Thune, parle d’"un coup de massue" sur les avancées dans ce domaine.
L’ONG américaine Avac - qui est l'une des organisations ayant porté plainte contre l'État américain pour tenter de lever le gel des subventions - a recensé l’arrêt brutal de financement d’une quinzaine de projets de recherche sur les vaccins et les traitements préventifs de nouvelle génération en Afrique, dans des pays en attente de ce type de traitement, notamment en Afrique du Sud, au Kenya, et en Ouganda.
"Nous avons une recherche d’excellence dans de nombreux pays européens et aussi dans certains États comme l'Afrique du Sud. Mais le montant engagé par les Américains est essentiel. Même en France, de nombreux projets bénéficient d’une part de financements des États-Unis et nos chercheurs travaillent en collaboration avec des collègues américains", explique Florence Thune.
Les États-Unis restent la locomotive de la recherche mondiale en matière de VIH, convient également l’épidémiologiste et spécialiste du sida Dominique Costagliola. "En recherche clinique, la France est seconde grâce à l’ANRS [l’Agence nationale de recherches sur le sida, NDLR]".
Au fil des ans, comme l’explique le directeur de l’ANRS, Yazdan Yazdanpanah dans les colonnes du Monde, la lutte contre le VIH est devenue "un modèle de coopération internationale exemplaire, qui a fait la démonstration que la bataille contre les grandes épidémies ne peut pas être gagnée pays par pays. Nous sommes stupéfaits de ce qui est en train de se passer".
Des mots bannis des recherches
Sur le sol américain, les chercheurs américains doivent faire face, eux aussi, aux menaces de Donald Trump sur la poursuite de leurs travaux. Les National Institutes of Health (NIH) américains, qui s'occupent de la recherche médicale et biomédicale, sont en train de réexaminer tous les projets déjà financés et n’instruisent plus aucune demande de financement pour le moment.
Les NIH subventionnent aussi des projets Outre-Atlantique. "Nous n’avons pas reçu de message d’arrêt du financement, mais nous sommes dans l’expectative pour deux importantes collaboration financées par le NIH", explique Dominique Costagliola.
La spécialiste déplore aussi toutes ces données récoltées par le biais des programmes Pepfar qui ne remonteront plus jusqu’aux chercheurs. Des informations précieuses qui permettaient de faire avancer la recherche sur les traitements.
Les travaux sur le sida sont aussi la cible de la campagne "anti-woke" de Donald Trump. Dans un décret signé le 25 janvier, quelques jours après son investiture, le président américain a fait bannir de la recherche une liste de mots liés au genre, à la diversité et au climat. Le Washington Post a publié une liste d’une centaine de ces mots bannis. Y figurent les mots "femmes", "LGBT+", mais aussi "traumatisme", "invalidité", "genre", "minorité" ou "victime".
"Quand on regarde de plus près, on observe qu’en font partie tout ce qui concerne les populations clés dans l'infection au VIH : les hommes qui ont des rapports sexuels avec les hommes, les transgenres, les migrants...", relève Dominique Costagliola. "Les chercheurs avec qui nous travaillons sentent bien que leurs collègues américains sont aujourd'hui très prudents dans les échanges de mails et dans les mots qu'ils utilisent", relève Florence Thune.
D’autres scientifiques américains, comme ceux travaillant pour l'agence de surveillance américaine CDC (Centre pour le contrôle et la prévention des maladies), n’ont même plus le droit de communiquer avec l’OMS. Une consigne reçue après que Donald Trump a signé un décret exécutif pour entamer le processus de retrait des États-Unis de l’organisation onusienne.
Espoirs douchés
Tout juste rentrée de la Conférence annuelle sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI) qui s'est tenue du 9 au 12 mars à San Fransisco, Dominique Costagliola a constaté sur place l’absence de nombreux collègues. Des panneaux figurant les résultats de recherches sont habituellement affichés lors de cet évènement phare de la recherche mondiale sur le VIH. Mais cette année "10 % des posters étaient vides". "Des chercheurs qui travaillent pour des institutions fédérales n’ont plus le droit de communiquer avec le public, ni de les présenter en congrès. D’autres n’ont plus de fonds pour prendre l’avion", relate la spécialiste.
Pour les acteurs de la lutte contre le VIH, scientifiques et humanitaires, la situation est d'autant plus difficile à accepter que des avancées majeures, l’an dernier, avaient apporté l’espoir de faire reculer le virus. La découverte d’un antirétroviral, le lénacapavir, administré en traitement préventif tous les six mois, avait suscité beaucoup d'enthousiasme. "C'était vraiment une révolution. Mais on se demande aujourd'hui comment ce traitement va pouvoir être déployé si les mesures américaines empêchent les programmes d'accès à cet outil de prévention pour les populations qui sont les plus touchées", regrette Florence Thune.
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