
S’il y a un service régional qui manque de tout dans la région de Sédhiou (sud) c’est bien le centre culturel. Créé en 2008, il demeure toujours une coquille vide 4 ans après. Le centre n’a pas de téléphone ni de logistique roulante ni de mobilier de bureau encore moins d’équipement informatique. Son directeur Aliou Kéba Badiane se confond aux conducteurs de Jakarta. C’est avec sa vieille carcasse de scooter personnel, qu’il sillonne une région dont le seul département de Bounkiling fait deux fois la région de Thiès. " Le centre culturel n’a pas de relais départementaux ", explique M. Badiane. Le local qui abrite le centre culturel régional est une ancienne villa des experts italiens du temps du projet intégral pour le développement de la moyenne Casamance (PRIMOCA) et n’est constitué que deux pièces et d’un salon.
Pour organiser un concert, les organisateurs sont condamnés à aller louer un podium et du matériel de sonorisation à Ziguinchor située à 145 km de Sédhiou. A défaut d’un mur de clôture, les fonds de dotation sont souvent utilisés pour acheter des palissades en tiges de bambous pour ceinturer et sécuriser les lieux. Traité en parent pauvre, cet espace culturel ne demande que la main généreuse de l’Etat pour permettre aux nombreux talents de la région d’éclore. " Mais, se désole son directeur, aucune autorité ne s’est jamais présentée sur les lieux pour constater les conditions de travail des agents ". Aliou Kébé Badiane met tout cela sur l’instabilité de ce département qui a connu 12 ministres en 12 ans.
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