
Le professeur Fatou Kiné Camara a préconisé, mardi à Dakar, le changement des règles du jeu électoral, pour permettre aux femmes d'être mieux représentées aux postes politiques, soulignant les lois ''ne sont pas neutres''.
‘’Il faut changer la règle du jeu en imposant la parité dans la loi électorale, car partout dans le monde, c’est le même résultat. Et partout dans le monde, les femmes sont sous représentées, alors qu’on nous dit que les lois sont neutres. Non, elles ne le sont pas! ’’, a dit le professeur Camara, chargé d’enseignement en droit privé, à la Faculté des sciences juridiques et politiques à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar.
Elle intervenait lors d'un panel à l'occasion de la journée de partage sur ‘’la participation des femmes en politique’’, organisé par le Groupe des amis de la francophonie.
''Les règles neutres n’existent pas, car les femmes sont toujours gravement sous-représentées parmi les candidats aux postes politiques, cela pose les problèmes des lois électorales’’, a-t-elle expliqué.
Fatou Kiné Camara s’est demandée ‘’si ces lois sont vraiment ce que l’on veut nous faire croire si partout dans le monde elles conduisent au même résultat, c’est-à-dire la sous-représentation des femmes’’.
Ainsi, selon elle,'' il s’agit de savoir comment assurer la pleine participation des femmes en politique. Et le protocole de la Charte africaine des droits de l’homme relatif au droit des femmes en Afrique a donné la réponse en utilisant expressément le terme de parité''.
A travers ce protocole, ‘’les Etats entreprennent des actions positives spécifiques pour promouvoir le gouvernement participatif, la participation paritaire des femmes dans la vie politique de leur pays à travers une action affirmative, la législation nationale de sorte que les femmes participent à toutes les élections sans aucune discrimination''.
Fatou Kiné Camara a rappelé les femmes, depuis plusieurs siècles, ''ont massivement participé au combat pour la libération des peuples, pour les droits humains, pour la démocratie et pourtant''. Et pourtant, a-t-il dit, ''la question de la place des femmes en politique continue a se poser’’.
‘’La question ne se pose jamais au moment du labeur mais au moment de la moisson’’, a-t-elle déploré.
MF/AD
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