Pour soutenir le plan d’urgence défini par les autorités sénégalaises en réponse aux difficultés du secteur de l’électricité, l’Agence française de développement (Afd) va prêter 40 milliards de francs Cfa au Sénégal. Une enveloppe destinée à la réhabilitation de 14 unités de production des centrales de Bel-Air, Cap-des-Biches et Kahone, mais également des équipements à l’intérieur du pays.
L’Agence française de développement (Afd) vole au secours de Senelec. Elle va, en effet, accorder au Sénégal un prêt de 60 millions d’euros, soit 40 milliards de francs Cfa, destinée à financer une partie des actions d’urgence prévues par le plan de redressement du secteur de l’électricité (Plan Takkal). La convention sera signée aujourd’hui entre le ministre de l’Economie et des finances, Abdoulaye Diop, Denis Castaing, Directeur de l’agence de l’Afd à Dakar et Nicolas Normand, ambassadeur de France au Sénégal.‘Ce prêt de 40 milliards de francs Cfa est accordé pour une durée de 25 ans à des conditions très favorables, qui répondent aux critères du programme avec le Fonds monétaire international. Il financera principalement la réhabilitation de 14 unités de production des centrales de Bel-Air, Cap-des-Biches et Kahone (réseau interconnecté), mais également des équipements à l’intérieur du pays (Boutoute, Tambacounda, Kédougou, Kolda, Vélingara)’, lit-on dans le communiqué de l’Afd qui l’annonce.
Selon cette source, la remise à niveau des unités de production de Senelec, qui sera réalisée au cours des douze mois à venir, permettra de récupérer une puissance d’au moins 60 Mw et de sécuriser 250 Mw. Mieux, poursuit le texte, le personnel de la société d’électricité bénéficiera de formations à l’exploitation durable des équipements réhabilités.
En plus de la réhabilitation des centrales, le programme prévoit la conclusion de contrats avec des clients industriels de Senelec, disposant de groupes électrogènes, afin qu’ils se retirent du réseau pendant les périodes de forte demande (pointe), au bénéfice des autres clients. ‘Ce dispositif de gestion de la demande sera rendu possible par le renouvellement partiel des compteurs de clients industriels et d’utilisateurs grande puissance’, renseigne le communiqué. Qui précise que Senelec bénéficie de l’appui technique d’Electricité de France (Edf), un des premiers opérateurs mondiaux du secteur de l’électricité pour la mise en œuvre de ces actions.
Soucieuse de transparence, l’Afd souligne dans son communiqué que les fonds apportés seront utilisés de façon transparente. ‘La Maîtrise d’Ouvrage respectera toutes les dispositions règlementaires en vigueur au Sénégal en matière de passation de marchés. Les fonds ne seront utilisés que pour faire des paiements directs aux entreprises qui interviendront dans la mise en œuvre du programme, sur la base d’attestations de service fait validées par tous les circuits de contrôle’, prévient l’agence française.
Rappelons que, dans l’audit de Senelec publié en janvier 2011, les autorités en charge du secteur annonçaient que le parc de production d'électricité de Senelec est, en grande partie, ‘obsolète, peu fiable, très coûteux, inadapté et insuffisant en termes de capacité’. Le ministre en charge de l’Energie, Karim Wade, qui lançait à l’époque son fameux Plan Marshall préconisait un programme de réhabilitation, maintenance et entretien des centrales de Senelec pour récupérer au moins 50 Mw des capacités avant la fin de l'année 2011, pour parer aux délestages, et absorber une partie de la demande cachée. Ainsi, précise le communiqué de l’agence française, cette composante essentielle du plan, devenue entre temps Takkal, permettra la remise en état et la préservation de l’outil de production de Senelec et contribuera à l’amélioration progressive du service de l’électricité au bénéfice des acteurs économiques et de la population du Sénégal.
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