Le président Abdoulaye Wade va recevoir le 23 septembre à Paris le premier prix du Forum de la renaissance africaine (Fora) dans un contexte très difficile. Ses camarades voyagent même à crédit.
L’inquiétude se mêle à la bonne nouvelle. Alors que Abdoulaye Wade retrouve la lumière à Paris, ses partisans multiplient les actions et les solutions pour lui apporter un soutien à la hauteur du prix qu’il a décroché. Lauréat du premier prix du Forum de la renaissance africaine (Fora), l’ex-chef de l’Etat a laissé derrière lui des camarades à l’équilibre financier «fragile». Leur voyage, prévu le 21 septembre, pour soutenir leur secrétaire général, s’apparente à une gymnastique interminable à cause de la «situation financière déficitaire» du Pds. Une source proche de Wade est formelle : «Le Pds est dans la dèche. Les Libéraux ont toutes les difficultés pour financer le voyage.» Un autre responsable libéral précise : «Il a fallu, par exemple que Samuel Sarr se porte garant de certains auprès des agences de voyage afin d’obtenir des tickets par Royal air Maroc. Les personnes qui vont prendre les billets à crédit vont les rembourser sur deux mois. Parmi eux, il y a des parlementaires.» Du Capitole à la Roche tarpéienne ?
Pour l’instant, le Pds continue d’échafauder toutes les stratégies pour rallier Paris. Serigne Mbacké Ndiaye, ancien porte-parole du chef de l’Etat défait explique : «Le Pds ne peut pas dépenser comme ça de l’argent. Je ne connais pas le montant. Pourquoi dépenser autant d’argent pour un prix ? Je ne crois pas. D’autant plus que c’est un prix qui a été attribué. C’est vrai qu’il y aura des responsables qui se déplaceront et une prise en charge à Paris. Il ajoute : «Je viens de m’entretenir avec le coordonnateur du parti, Oumar Sarr, qui s’affaire sur cette question avec d’autres responsables tels que Samuel Sarr. Je sais que les députés sont en train également de s’activer sur ça.»
«Aucun relent politicien»
Par ailleurs, les initiateurs de l’évènement estiment que ce prix ne présente «aucun relent politicien». Il s’agit d’un hommage qui a consacré toute sa vie au combat pour le développement de l’Afrique. Mieux, il a été choisi à côté de nombreux leaders qui étaient même en course pour le prix Nobel de la paix. Parmi les critères d’éligibilité, il y a, entre autres, l’engagement pour l’avancée démocratique en Afrique, la lutte pour l’émancipation de l’homme noir. Serigne Mbacké Ndiaye, ancien porte-parole de Wade, enjolive davantage le tableau : «Les initiateurs ont suivi Abdoulaye Wade au Sénégal, quand il a été au pouvoir, de même que ses différentes interventions aux Na-tions Unies. Il y a aussi, le monument de la Renaissance africaine qui constitue un pilier important dans la renaissance de l’Afrique sans oublier la coopération Sud-Sud dont il a été l’instigateur et qu’il a développée.»
Aujourd’hui, certains soutiennent que ce prix lui a été attribué par des militants du Pds. Serigne Mbacké Ndiaye rétablit sa vérité. «Ce sont tous les Africains de la Diaspora, des Américains, des Antillais, des gens venus de partout. Il y a même la fille de Douta Seck qui est très impliquée dans cette affaire-là. Le débat de fond est de dire que les critères retenus pour l’attribution de ce prix-là ne sont pas valables, c’est-à-dire qu’il ne le mérite pas. Je pense que quand une récompense ou un prix est attribué à quelqu’un et plus particulièrement à un Sénégalais, tout le monde doit en être fier», avance Mbacké Ndiaye.
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