Demandez à Moustapha Niasse quels sont ses goûts musicaux, il vous répondra : « J’étais excellent danseur de pachanga. Mais, je me suis reconverti au rap. » Le secrétaire général de l’Alliance des forces de progrès (Afp) fait des confidences sur sa jeunesse dans un long entretien accordé au quotidien Walf Grand-Place de ce samedi 3 septembre 2011.
« J’étais excellent danseur de pachanga. Mais je me suis reconverti au rap. » C’est le secrétaire général de l’Alliance des forces de progrès (Afp) qui parle ainsi. Dans un entretien accordé à Walf Grand-Place, l’ancien Premier ministre Moustapha Niasse avoue son faible pour le rap. « Je me suis reconverti au rap depuis quelque temps parce que c’est une musique révolutionnaire, moralisatrice. Et comme disaient Molière, c’est « corriger en se moquant des comportements ». Les paroles des rappeurs vont se voir demain éditer en livres. Ce sont des principes, des machines philosophiques », confie Moustapha Niasse. Et le secrétaire général de l’Afp de s’interroger : « Mais est-ce que les Sénégalais savent ce que disent les rappeurs ? » Répondant à sa propre question, Niasse explique que « c’est la traduction populaire de ce que le peuple pense. Ce sont des poèmes épiques. Je ne suis pas un rappeur, mais je souhaiterais pouvoir l’être. J’aime le rap grâce à son message ».
Pourtant, Moustapha Niasse n’a pas aimé que le rap dans sa vie. Jeune, le secrétaire général de l’Afp dit avoir connu bien d’autres musiques. « Les gens de mon âge - je n’ai pas besoin de les citer - et moi, nous avons connu au lycée La hija de Juan Simon, Abelardo Barosso de l’orquestra Sensation, Célia Cruz… Maintenant, quand cela apparaît sur l’écran, ma femme, pour se moquer de moi se lève pour me dire : « Viens tu sais danser cela. » Quand il y a les enfants, je fais quelques pas et je m’assieds », confie Niasse. Qui poursuit : « Il faut savoir s’adapter à son patrimoine musical. Aujourd’hui, si je suis dans une boîte de nuit avec vous (les deux journalistes qui ont réalisé l’entretien, ndlr), je vais me mettre à danser alors que je peux être votre grand-père et me faire traiter de vieux bi. Mais j’aimais beaucoup la musique classique et la musique afro cubaine. »
Et si Moustapha Niasse a choisi ces genres, c’est que, selon lui, ce sont des musiques qui parlent à l’âme et non au cerveau. Et d’expliquer : « La musique afro cubaine, c’est celle de ma jeunesse. À 17 ans, je croyais qu’il ne pouvait y avoir au monde une musique aussi suave que celle des afro-cubains. J’étais un grand danseur de pachanga au lycée Faidherbe de Saint-Louis et à l’université. Mais j’ai aussi beaucoup adoré la musique arabe parce qu’elle a marqué mon milieu familial. Oumou Kalsoum, Sayrul, Abdel El Haza, Fayruz, Tarek Al Assad, je connaissais beaucoup de chanteurs. »
Poursuivant ses confidences sur sa jeunesse, Moustapha Niasse révèle qu’on l’appelait Nevada. Et pourquoi ce surnom ? Il répond : « Quand j’avais 18 ans, j’avais inventé une jolie cravate qu’on appelait Nevada. D’où mon surnom de Nevada Jones. J’ai toujours les photos. Ma femme ne les sort que pour se moquer de moi. » Et d’expliquer comment était cette fameuse cravate : « On cousait un morceau de tissu bleu très mince, mais long et l’on faisait le nœud et ça descendait. Comme dans les films cow-boys. C’était en 1960-61. Cela avait fait fureur dans Dakar. »
Mais Moustapha Niasse n’a pas fait que ça dans sa jeunesse. Le patron de l’Afp soutient avoir beaucoup étudié. Des études qui ne se sont pas limitées sur les bancs de l’école française. Loin de là ! Et pour cause ! Niasse raconte : « J’ai appris le Coran et j’ai prié toute ma vie. J’étais avec le regretté Babacar Kama, Momar Talla Cissé, Bécaye Sène, Mamadou Abdoulaye Mbacké… Ciré Ly était l’Imam de la mosquée de l’Ucad. Je faisais partie des naïm avec Alioune Diagne Coumba Aïta et le gouverneur Malamine Tandian. Je n’avais que 19 ans. »
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