
Le préfet de Dakar, Ibrahima Sakho, risque gros. Il a été
assigné devant le juge des référés, suite à l’exécution d’un arrêté
pris par le maire de Dakar, Khalifa Sall. Nos confrères de L’As
indiquent même qu’un avocat menace de porter plainte contre lui. Pour sa
part, le préfet soutient qu’il s’agissait d’une simple opération
d’évacuation après constat de l’état de délabrement avancé d’un
immeuble. Jeudi dernier, M.
Sakho a procédé à l’évacuation du magasin « Sayonara » sis à l’avenue
Gambetta. Une intervention qui fera par la suite beaucoup de bruit. Car,
suite à cette mesure ordinaire prise et exécutée par le préfet, la
justice a été saisie et le préfet a été assigné devant le juge. La
présidente du Tribunal Régional Hors Classe de Dakar, Mme Aminata Ly
Ndiaye, qui s’est opposée à la mesure administrative, a ordonné la
suspension de toute expulsion et destruction de l’immeuble occupé par
une locataire. Mais, selon L’As, le fait est que le préfet, qui s’est
prévalu de cet arrêté, n’a pas obtempéré lorsque l’huissier lui a servi
la décision. Me Hilal, conseil de la gérante, a servi une assignation au
préfet qui n’a pas déféré à la convocation hier. Mais l’Etat a été
représenté par l’Agent judiciaire. Par
ailleurs, Me Hilal a décidé de déposer une plainte contre le préfet de
Dakar pour voie de fait. Selon le conseil de la gérante du magasin,
jeudi dernier, alors que l’équipe du préfet était sur les lieux, elle a
sorti son téléphone portable pour appeler et c’est à ce moment que
quelqu’un lui a secoué la main comme s’il voulait l’empêcher d’émettre
l’appel. Ce qui a endommagé le téléphone qui est tombé. Ne sachant qui
c’était, elle prend le préfet pour responsable. Livrant
sa version des faits, Ibrahima Sakho soutient n’avoir pas reçu à temps
l’ordonnance du juge. « L’acte administratif produit deux effets : il
est obligatoire et exécutoire. Pour faire suspendre cette mesure
administrative, ils auraient dû saisir la Cour suprême qui est la seule
habilitée à annuler ou à surseoir l’exécution de la décision », a-t-il
expliqué. Le préfet a, en outre, fait comprendre qu’il « ne s’agit pas
de déguerpissement, encore moins d’expulsion, mais plutôt d’une
opération d’évacuation, d’isolement et de sécurisation qui a été prise,
compte tenu de l’approche de l’hivernage et à partir de l’état de
délabrement de l’immeuble qui a été constaté par la commission ».
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