
Il sera impossible d'instaurer la paix en Casamance (sud) sans une politique de communication, a déclaré mercredi le colonel Abdou Fabouré, expert en résolution et gestion des conflits.''La communication est, en fait, l’effet majeur. Sans la communication, on ne peut pas arriver à cette paix. Elle est au centre nerveux du processus. Elle est avant, pendant et après. C’est de la sensibilisation, comme on dit. Mais, nous avons préféré le mot +communication+ par ce que c’est un échange'', a affirmé le colonel Fabouré.
''Quand on parle de sensibilisation, cela va vers les populations ou vers les ex-combattants, et il y aura une résistance, d’où la communication'', a-t-il ajouté, lors d'un atelier de restitution des résultats d'un projet dénommé : ''Paix définitive en Casamance''. Abdou Ndao, président du cabinet Epistème, qui a participé à l'exécution du projet, a proposé la mise en œuvre d'un programme de ''désarmement, démobilisation et réintégration'' (DDR) des combattants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC). ''Tout ce que nous proposons, c’est un [programme] DDR. Pour le moment, au cabinet Epistème, [notre le souci] c’est d’avoir une posture scientifique sur la gestion de la résolution du conflit casamançais'', a affirmé M. Ndao, lors de l'atelier. ''Le DDR est un processus global, multiforme, complexe intégratif. Par conséquent, si vous ratez une partie du concept, vous êtes obligés de revenir'' en arrière, a expliqué le colonel Fabouré.
Le commissaire de police Amadou Tall, conseiller technique à la présidence la République, s’est dit ''optimiste'' quant à l'application des recommandations faites par le projet ''Paix définitive en Casamance''. ''Nous sommes optimistes. On ne peut pas aller dans une entreprise de ce genre et ne pas être optimiste. Il faut toujours être optimiste'', a affirmé le commissaire Tall, qui présidait les travaux de l'atelier. Ce projet est le ''fruit d’une exploitation technique des clauses mentionnées dans les accords du 30 décembre 2004 entre le gouvernement et le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC)'', indique un communiqué du cabinet Epistème.
D’un coût global de six milliards 785 millions de francs CFA, ce projet offre des ''possibilités d’emplois et de recrutement de jeunes évidentes et considérables''. Il est prévu sur cinq ans, selon le même communiqué. ''L’Etat veillera à ce que toutes les entreprises [prévues dans la mise en œuvre du projet] soient faites de sorte qu’on puisse avoir une paix rapide et durable au bénéfice de tout le monde'', a assuré Amadou Tall. ''Il a déjà parlé de son ouverture et de sa disponibilité pour la paix en Casamance. Il est prêt à dialoguer et à discuter, mais il faut savoir qu’il a son style'', a-t-il encore dit, parlant du président de la République Macky Sall.
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