
Les événements de 1962 qui ont été ponctués par l'arrestation et la condamnation de Mamadou Dia et de ses compagnons se sont invités, hier, à la cérémonie de présentation du livre de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'Homme (Raddho) dénommé «Introspection, rétrospection et prospection : 50 ans d'indépendance en Afrique de l'Ouest». Procureur général près la haute Cour de justice à l'époque, le magistrat à la retraite, Ousmane Camara, a clairement réaffirmé que Mamadou Dia n'avait pas intenté un coup d'État contre le président Léopold Sédar Senghor et que leur conflit était éminemment politique. À l'en croire, «Senghor et Dia n'étaient que des pions» entre les mains de l'ex-puissance coloniale française. «Je suis effrayé par ce qui est arrivé. Jusqu'à présent, nous vivons la même chose. En réalité, nous n'étions pas indépendants. Cette indépendance était un leurre. Tous nos problèmes découlent de cela», a souligné l'auteur de «Mémoires d’un juge africain, itinéraire d’un homme libre». Sur sa lancée, Ousmane Camara de plaider pour la tenue des états généraux de l'histoire du Sénégal, après s'être interrogé : «Pourquoi en 2011, nous n'avons ni eau ni électricité ?» Auparavant, Cheikh Hamidou Kane avait fait un témoignage sur lesdits événements. «J'ai rencontré le président Senghor, le 13 décembre 1962, le soir. Il m'a dit qu'il y avait des députés qui voulaient déposer une motion de censure contre Mamadou Dia. Il a voulu me rassurer en me disant qu'il n'était pas d'accord. Mais, je suis sorti sceptique de son bureau, parce qu'il avait déjà pris ses dispositions pour lancer le processus», a révélé l'auteur de «L'Aventure ambiguë».
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