CHEIKH ALIOU MBACKÉ LORS DU LANCEMENT DU PROJET « TOUBA NDOX MU NEEX » : « Touba est assailli par des opportunistes »

Procédant au lancement du projet « Touba-Ndox mu neex », dont le coût est de 6 milliards 20 millions de frs, aux côtés de Serigne Mountakha Mbacké, Serigne Cheikh Aliou n’a pu s’empêcher de lister ces vices qui plombent le développement de Touba et qui sont « l’activisme politique, les peaux de banane et les règlements de compte ». Conscient des défis qui l’attendent, le patron de Mahou Rahmati promet de tenir bon pour offrir aux populations de la cité une eau douce et potable.

« Il est de notre devoir de payer une dette morale à cette ville dont le rôle de régulateur ne fait plus l’ombre d’un doute. Touba, grâce à son grand Magal offre des solutions à tous les problèmes ». Ce sont les premiers mots d’un Serigne Cheikh Aliou plus que jamais engagé dans ses tâches qui lui ont été confiées, successivement, par Serigne Saliou Mbacké, Serigne El Hadj Bara et Serigne Sidi Mokhtar Mbacké. Le patron de Mahou Rahmati venait de procéder, en compagnie de plusieurs personnalités, à l’inauguration de l’unité d’osmose inverse et à la pose de la première pierre des 6 forages du projet « Touba Ndox Mu Neex » à Darma. Parmi les autorités religieuses présentes à la cérémonie, il est à noter Serigne Mountakha Mbacké, Serigne Bass Abdou Khadre Mbacké, Serigne Bass Porokhane, Serigne Bass Abdou Khoudoss, Serigne Cheikh Bara Maty Lèye, Serigne Moustapha Abdou Lakram etc…. Ce projet, confirme Serigne Cheikh Aliou Mbacké, est installé dans une localité où le contexte hydrogéologique est favorable, en plus d’être doté d’un système aquifère constitué d’une puissante sédimentation ou tous les âges sont représentés, du socle granitique au quaternaire en passant par le tertiaire. « Pour une superficie de 5000 km2, précise le Mbacké-Mbacké, les réserves peuvent être estimées à 150.000 mètres cubes par jour ». De quoi alimenter indéfiniment en eau potable toute la population. Ainsi 6 forages seront construits et devront remplacer petit à petit les forages déjà existants à Touba mais qui produisent une eau très salée et fluorée.

Les regrets de Serigne Cheikh Aliou

Tout n’a pas toujours été rose, pour celui qu’il est convenu d’appeler « Monsieur Eau » à Touba. Depuis qu’il a commencé à multiplier les initiatives pour offrir à la cité une eau douce, l’homme n’a pas reçu que du soutien. Lui-même avouera que certains de ses pairs ont tenté de saboter son travail mais en vain. « L’activisme politique, les peaux de bananes, les règlements de comptes … », dira-t-il, ont de tout temps plombé le développement de la cité religieuse de Touba. « Touba est assailli par des gens qui ne le servent pas mais qui s’en servent abusivement. Mais en tout état de cause, Touba doit impérativement demeurer un levier vivificateur de l’orthodoxie islamique pour laquelle son fondateur a subi toutes sortes de mortifications », regrette le patron de Mahou Rahmati. Pour lui, la plus grande métropole du Sénégal en termes de parcelles viabilisées, mérite d’avoir de l’eau douce. « N’est-ce pas Serigne Touba qui demandait de l’eau bénie dans un verre splendide ! ». Toutefois, précise Serigne Aliou Mbacké la cité « est victime de sa renommée et souffre de sa célébrité. Malheureusement, les facilités que lui offre son statut de ville sainte, n’ont pas permis faire mieux, sinon que de laisser cours, par le passé, à des promesses non tenues ». Le marabout de déclarer pour terminer que la gratuité, le gaspillage et l’anarchie ont toujours été les tares qui ont alourdi la marche vers une eau douce.