Des exploitants de sel du Sénégal sont en train d'être formés en ingénierie et en maintenance des unités d’iodation par un coopérant volontaire du service d’assistance canadien aux organismes (SACO), dans le cadre du projet «accélérer les efforts pour l’iodation universelle du sel» sous l'égide de l’Initiative pour les micronutriments (M.I, selon l’appellation anglaise), en collaboration avec l’UNICEF et le PAM.
«Le SACO envoie des coopérants volontaires pour aider les gens qui ont des besoins d'assistance technique. C'est dans ce cadre que je séjourne pour 15 jours au Sénégal, en partenariat avec l'Initiative pour les micronutriments afin d'aider les conducteurs des machines d'iodation du sel à l'entretien, à la maintenance et à l'optimisation des équipements», explique Pierre Rivard, coopérant volontaire (CV) canadien, chargé de cette formation.
L'équipe de M.I a organisé ce week-end une visite sur le site de Maka Kahone (Kaolack, centre), à l'occasion d'une journée de formation de conducteurs de machines d'iodation de trois GIE de la zone.
Après une première expérience en 2012, M. Rivard, ingénieur mécanique, se dit satisfait de la participation des bénéficiaires sénégalais, notant que son «expérience avec les producteurs locaux est super enrichissante».
«Vous (les conducteurs de machines d'iodation du sel) êtes des gens extraordinaires qui faites des miracles avec peu d'équipements», a poursuivi Pierre Rivard, s'adressant à ses élèves.
Le Sénégal est le plus grand producteur de sel dans la sous-région ouest africaine, avec plus de 450.000 tonnes par an, dont 200.000 tonnes produites par les petits producteurs.
Selon Abdoulaye Ndiaye, le coordonnateur du projet intitulé «accélérer les efforts pour l'iodation universelle du sel», la stratégie de M.I s'aligne derrière celle du gouvernement sénégalais qui, en 1994, s'est engagé à ioder le sel pour combler les carences des populations dans ce micronutriment dont l'absence ou le manque a pour conséquences l'avortement pour les femmes enceintes, le retard mental chez les enfants et le goitre, etc.
« C'est pourquoi, a expliqué M. Ndiaye, comme le gouvernement sénégalais, M.I a fait de la carence en iode un problème de santé publique. Comme tout le monde consomme le sel et à peu après avec la même quantité, on a jugé utile de renforcer le sel en iode. C'est ainsi que nous aidons les producteurs de sel à améliorer leurs capacités d'iodation, avec l'achat de 82 machines distribuées à Kaolack, Kaffrine, Fatick, Dakar et Saint-Louis, principales régions productrices de sel».
Selon lui, l'acquisition de ces unités dont une seule est capable d'ioder 6 à 10 tonnes de sel par heure, est bâtie autour de la prestation de services d'iodation.
«C'est en ce sens que la formation des conducteurs est importante car devant amener les GIE bénéficiaires à être autonomes. On ne veut pas d'actions ponctuelles, mais durables», a ajouté le coordonnateur du projet de M.I.
Au niveau local, un laboratoire de contrôle de la qualité du sel iodé est mis en place et sert de passage obligé pour les producteurs qui veulent exporter leur marchandise.
Les composantes du projet «accélérer les efforts pour l'iodation universelle du sel» sont le renforcement de capacités des exploitants ; le contrôle qualité de l'iodation du sel produit ; et la promotion de la consommation de ce même sel iodé.
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