
C’était le 7 février 1986. Dakar perdait le scientifique, anthropologue et égyptologue Cheikh Anta Diop, l'auteur de Nations nègres et culture : de l'Antiquité nègre égyptienne aux problèmes culturels de l'Afrique Noire d'aujourd'hui. Un écrivain à la dimension planétaire. Très engagé en faveur de l’indépendance des pays africains, ses thèses sur l’antériorité de la civilisation nègre lui ont valu les critiques acerbes de ses contemporains, d’intellectuels et de pourfendeurs occidentaux. Ses tests relatifs à la pigmentation de l'épiderme des pharaons, les similitudes entre l’égyptien ancien et les langues négro-africaines, Cheikh Anta Diop n’est prophète ni chez lui ni à l’étranger.
Né le 29 décembre à Thieytou dans la région de Diourbel, l’anthropologue a préparé en 1960 une thèse de doctorat sous la direction de Marcel Griaule à l'Université de Paris. L’égyptologue y affirme que l'Égypte antique était peuplée d'Africains noirs. L’Afrique, le chercheur y croyait, notamment la construction d’un Etat fédéral dans le continent.
Écrivain prolifique mais très controversé, l’auteur de Antériorité des civilisations nègres : mythe ou vérité historique ? participe dans les années 1970 au comité scientifique qui dirige, dans le cadre de l'Unesco, la rédaction de l’ouvrage Histoire générale de l'Afrique. Plus ou moins réhabilité dans son pays, le Sénégal, la première université de Dakar porte son nom, l’université Cheikh Anta Diop, un hommage à un savant, écrivain qui vingt-sept ans après sa mort, continue de passionner.
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