
Prévu pour être livré en fin 2012, l’aéroport Blaise Diagne de Diass ne pourra certainement pas accueillir de passagers avant 2014, au mieux. La faute au constructeur, qui a des difficultés à s’en tenir aux délais convenus d’avance.
Le président Abdoulaye Wade s’est arrangé pour atterrir sur la piste de l’aéroport de Diass avant même l’inauguration officielle de cette plateforme. Mais il n’est pas certain que d’autres personnes soient en mesure de lui emboîter le pas avant 2014. Cet aéroport ne sera pas prêt avant cette date, c’est de plus en plus évident. Les causes en sont multiples, mais Le Quotidien a appris que pour l’essentiel, elles sont imputables au constructeur.
En effet, les dirigeants de la Saudi Bin Laden Group ont fait savoir aux nouvelles autorités de l’Etat que la compagnie ne sera pas en mesure de respecter les délais de livraison de l’aéroport Blaise Diagne. Du fait de plusieurs impondérables non précisées, les travaux qui devaient prendre fin en novembre 2012, seront donc prolongés de onze mois environ. Les autorités au ministère des Infrastructures et des Transports estiment que si ce retard doit être imputé à des carences dans la gestion du dossier par la société Saudi Bin Laden, le Top management de la société Aibd n’est pas exempt de tout reproche. Cela explique par ailleurs, le changement de Dg qui vient d’être opéré.
Gouffre à milliards
On se rappelle qu’en lançant le projet de l’aéroport international Blaise Diagne de Diass, l’ancien président de la République Abdoulaye Wade, en prévoyait déjà l’inauguration en 2007, pour des travaux qui devaient durer trois ans. Les réalités du monde lui ont fait faire la différence entre la part du rêve et ce qui est réalisable. Entretemps, les contribuables sénégalais ont consacré beaucoup d’argent à ce projet. Par le biais de la Redevance pour le développement des infrastructures aéroportuaires (Rdia), tous les passagers empruntant l’aéroport de Dakar se voient imposer une taxe qui est leur contribution à la construction de cette plateforme. Prévus pour 300 milliards de francs Cfa à l’origine, ces travaux auraient déjà englouti plus de 500 milliards de Cfa, selon des personnes bien informées.
Et après l’atterrissage de Wade sur cet aéroport, entre les deux tours de la campagne électorale pour la dernière Présidentielle, ses fidèles n’avaient pas hésité à s’avancer pour déclarer que l’inauguration de l’aéroport aller se faire avant la fin de cette année. C’était avant que Ben Laden ne câble Mor Ngom.
Retard opportun
Quoi qu’il en soit, ce nouveau délai demandé par le constructeur ne dérange pas tellement beaucoup de gens. Si l’on sait que, dans l’état actuel de nos infrastructures, le tronçon de la route Dakar-Mbour n’est pas en état de supporter une grosse circulation produite par les personnes se rendant ou revenant de l’aéroport, on doit se dire que même les pouvoirs publics ne doivent pas être mécontents du nouveau délai. Toutefois, sur ce point, le ministre Mor Ngom a tenu à assurer tous les partenaires que toutes les infrastructures nécessaires seront fonctionnelles, quand le moment sera venu de réceptionner le nouvel aéroport.
De son côté, l’Asecna ne doit pas se plaindre non plus. Quelque temps avant les Saoudiens, les responsables de l’agence avaient fait part aux autorités chargées du Transport aérien, de leur souhait de voir reporter le transfert de l’aéroport de Dakar à Diass. Ils assuraient qu’il leur était impossible, dans le temps matériel d’ici la fin de 2012, pour que la structure puisse transporter tous ses équipements, qui sont pour l’essentiel, installés à Dakar. Fait dans l’urgence, le déplacement leur aurait coûté les yeux de la tête. La situation actuelle n’est donc pas pour leur déplaire à eux non plus.
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