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Politique

Effets collatéraux d’une défaite : La galaxie affairiste de Karim Wade en question

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Effets collatéraux d’une défaite : La galaxie affairiste de Karim Wade en question

L’effondrement du système Wade, le 25 mars 2012, fera des fracas dans certains cercles ombrageux des adeptes de l’affairisme facile et des politiques aux convictions à la boussole. Ses éclats ne manqueront pas d’agiter le marigot boueux et les marécages nauséeux d’un épicentre du système Wade, une galaxie qui s’est vertébrée autour de son fils Karim qui, oh féroce ironie de l’histoire, se retrou­ve aujourd’hui face au Président Macky Sall, celui-là même que Wade-père avait défenestré de l’Assemblée nationale pour avoir eu l’outrecuidance de convoquer son «génie» de fils aux fins d’une réédition des comptes de l’Anoci.

En 2000, lorsque par la magie du suffrage universel, Abdoulaye Wade était auréolé de gloire et d’honneurs pour prendre en location constitutionnelle le Sénégal, Karim Wade était encore peu visible dans l’espace public national. L’employé d’une banque à Lon­dres, venu aux côtés de son Pré­sident de père, restait blotti dans son univers limité de con­seiller du chef de l’Etat. Il prendra vraiment de l’envol, prélude à une ascension fulgurante au sommet de l’Etat, en juin 2004, lorsque le Président Wade lui confiera la présidence de l’Agence nationale de l’Orga­ni­sation de la conférence islamique, dont le sommet devait se tenir en 2006 et dont les dépenses, ainsi qu’a révélé Abdou Latif Coulibaly, ont englouti plus de 211 milliards CFA. De son management de l’Anoci qui lui a permis d’entrer dans les Palais marbrés des émirs du Golfe à ses «sacres ministériels» avec un juteux trousseau à plusieurs portefeuilles (ministre d’Etat, ministre des Infras­truc­tures, de la Coo­pération internationale, des Trans­ports aériens et de l’Energie, Ouf !), Karim Wade, fils de Viviane Vert, «Sénégalaise d’ethnie toubab», s’est lié d’amitié et de complicité avec une galaxie ombrageuse d’affairistes et d’opportunistes politiques.

Du marigot de la galaxie karimienne émergent quelques carapaces aux mouvements crocodiliens flous et aux pratiques affairistes nébuleuses que la presse, à l’époque, avait déracinés des placards secrets entre copains et coquins. Qui ne se souvient pas de Monsieur Ibrahima Abou Khalil Bourgi, alias Bibo, l’ami de Karim Wade, au bénéfice de qui il avait contracté un prêt de 2 milliards de francs Cfa auprès de la Cbao ? Un prêt remboursé par l’Etat du Sénégal. Cette affaire avait éclaté au grand jour au sortir de l’audition du Dg de la Cbao, Patrick Mestrakllet, par la Commission d’instruction de la Haute Cour de la Justice dans l’histoire des chantiers de Thiès. La sidérante révélation était que les 2 milliards prévus pour l’achat de véhicules par l’Etat du Sénégal étaient au bénéfice de Bibo Bourgi. Pour son «ami», Karim Wade avait garanti le prêt à hauteur de 500 millions de francs CFA, alors que Pape Diop, alors puissant maire de Dakar et président de l’Assemblée nationale avait couvert Bibo en adossant une caution de 200 millions de francs CFA. Les raisons ayant présidé à ces cautions et leur véritable destinataire se sont perdues dans les eaux troubles du marigot karimien.

Le même Bibo Bourgi ressurgira plus tard dans une histoire de location de villas appartenant à Karim Wa­de à la compagnie Sénégal Airlines. Nos confrères de L’Ob­servateur avaient ébruité l’affaire en août 2010. Ils avaient fait état que des villas de Karim Wade et son ami Bibo Bourgi avaient été louées mensuellement à 6 mil­liards au Sénégal avant d’être affectées à Sénégal Airlines.   

DU SOUFRE INDIEN AUX LIQUIDES OLEAGINEUX
Dans une affaire aux senteurs de soufre avec l’Inde et à propos de la recapitalisation des Ics, un Bourgi cachait un autre Bourgi, Me Razeck, celui-là. Les Indiens, courroucés par la procédure de financement d’une société française Rouiller, active dans les fertilisants, reprochaient à Karim Wade d’avoir financé «l’intrus» pour la reprise des Ics. «Des fonds provenant de Dubaï (près de 80 millions de dollars) seraient (…) mobilisés pour cette opération…», avait révélé le site nettali.net. Qui ajoutait ceci : «Autres personnes citées dans ce dossier, Bibo et Me Razeck Bourgi. Quant à Me Razeck Bourgi, avocat des Ics, il est toujours impliqué dans ce dossier. Il ne serait d’ailleurs pas étranger au contentieux avec l’homme d’affaires français, Jé­rôme Godart.» Ce Razeck Bourgi, on le retrouvera dans une affaire de la Senelec relative aux cabinets Sow, Seck/Diagne et Tounkara, comme le révélait le quotidien L’As du 29 décembre 2010. Dans le cadre de la reprise en main de la Senelec, nos confrères indiquaient que, «suite à l’arrivée d’un certain Razeck Bourgi, les deux Cabinets avaient été priés de lui communiquer les dossiers de Gti, par exemple». En ce temps-là, Samuel Sarr, avait encore des atomes crochus avec Karim.

En mai 2010, sur deux jets, l’hebdomadaire La Gazette, s’intéresse à un ami de Karim via son père, Abbas Jaber, Dg de Suneor. C’était pour révéler, entre autres, que ce dernier avait bradé le patrimoine national du Sénégal en vendant la Sonacos à 165 milliards, après avoir obtenu une subvention de 6 milliards de francs CFA. Le Directeur de publication de La Gazette a révélé que l’homme d’affaires, Abass Jaber avait fait l’aveu qu’il devait 25 milliards aux paysans Sénégalais, et 21 milliards aux Opérateurs privés stockeurs. Soit au total, 46 milliards au détriment de ces deux parties, et cela après avoir reçu une subvention de 6 milliards de l’Etat du Sénégal. Il faut dire que les révélations sur cette affaire avaient valu à nos confrères de La Gazette un procès en février 2011 où la partie civile réclamait à l’hebdomadaire 2 milliards de dommages et intérêts.  On retrouvera l’ami des Wade dans les actions de Transrail.

Il y a aussi la faune interlope de politiciens, opportunistes à souhait, parrains par procuration, responsables et militants alimentaires de la Génération du concret aux appêtits d’ogre qui n’ont pu avaler le Parti du père, et quelques affairistes sénégalais adeptes des raccourcis sonnants et trébuchants, qui auront tout tenté pour participer à tailler à Karim Wade un destin présidentiel après son père, avant le festin du destin du 25 mars dernier. Aujourd’hui que l’édifice de la galaxie s’est écroulé, Wade-fils comptera les siens.


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