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Politique

Sénégal: la campagne touche à sa fin, divisions sur un report

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Sénégal: la campagne touche à sa fin, divisions sur un report

La campagne pour la présidentielle de dimanche touche à sa fin au Sénégal où des divisions apparaissent au sein de l'opposition sur la nécessité d'un report du scrutin en raison de violences et d'interrogations sur l'impartialité des organes de régulation de l'élection.

 

La Maison Blanche a souhaité jeudi que l'élection soit "libre, juste, transparente et pacifique", appelant tous les Sénégalais à faire preuve de "retenue" et à ne pas avoir recours à la violence.

 

L'ex-président nigérian Olusegun Obasanjo, chef des observateurs de l'Union africaine (UA), poursuivait quant à lui ses rencontres avec les acteurs politiques du pays après s'être déjà entretenu avec plusieurs d'entre eux mercredi, dont le président Abdoulaye Wade. Rien n'a filtré de leur entretien.

 

M. Obasanjo est là comme observateur, mais aussi pour "une mission de paix" et éviter que le Sénégal n'aille "vers le précipice de la violence", selon l'UA. Les violences liées à la candidature du chef de l'Etat Abdoulaye Wade au scrutin ont fait depuis fin janvier au moins six morts et des dizaines de blessés.

 

Une partie de ces violences ont eu lieu aux alentours de la Place de l'Indépendance en centre-ville, où les manifestations sont interdites, mais où tentent quand même de se rendre depuis dix jours des candidats d'opposition et leurs partisans.

 

Ils ont prévu de le faire à nouveau jeudi: en fin d'après-midi, selon un scénario devenu quotidien, la place s'est vidée, les rues et avenues y accédant étant bouclées par les policers anti-émeutes.

 

Au nom du Mouvement du 23 juin (M23, coalition de partis d'opposition et d'organisations de la société civile) qui exige le retrait de la candidature au scrutin de M. Wade qu'il juge "illégale", un de ses leaders, Alioune Tine, s'est prononcé pour un report de l'élection.

 

"Dire qu'on peut avoir une élection libre et transparente est une vue de l'esprit", a-t-il déclaré à l'AFP.

 

"Disqualifié"

 

Outre les violences, il met en cause la neutralité du Conseil constitutionnel et l'efficacité de la Commission électorale nationale autonome (Céna).

 

Selon lui, le Conseil est "disqualifié" depuis qu'il a validé la candidature de Wade le 27 janvier, or "il est en dernier ressort l'arbitre" qui doit examiner d'éventuels recours après le premier tour et prononcer les résultats définitifs.

 

Quant à la Céna, affirme M. Tine, "elle est incapable de mettre au pas l'administration" qui continue à interdire des manifestations de l'opposition dans le centre-ville de Dakar.

 

"La meilleure façon de sauver la mise, c'est de créer les conditions d'un consensus pour des élections libres et des organes de régulation neutres", estime Alioune Tine.

 

Plusieurs candidats d'opposition membres du M23, tels que Cheikh Tidiane Gadio, Cheikh Bamba Dièye et Ibrahima Fall, sont également favorables à un report, en raison de "la situation quasi-insurrectionnelle" prévalant dans le pays, selon les mots d'Ibrahima Fall.

 

Mais d'autres, également membres du M23 s'y opposent, poursuivant leur campagne entamée le 5 février jusqu'au dernier jour vendredi, déterminés à participer au vote dès dimanche.

 

Parmi eux, deux anciens Premier ministres de Wade, Macky Sall et Moustapha Niasse, ainsi que le leader du Parti socialiste (PS), Ousmane Tanor Dieng.

 

"Nous sommes contre tout report", a déclaré à l'AFP Aïssata Tall Sall, porte-parole du PS, sauf en cas de retrait de la candidature de Wade, exigée par ce parti, afin de laisser le temps au Parti démocratique sénégalais (PDS, au pouvoir) de se trouver un nouveau candidat.

 

La camp présidentiel, qui martèle qu'Abdoulaye Wade gagnera dès le premier tour, rejette catégoriquement toute idée de report en accusant ceux qui le réclament "de ne pas être prêts", d'avoir "peur de perdre".

 

Plusieurs candidats d'opposition ont déjà rencontré Olusegun Obasanjo, à qui ils ont fait part de leur revendication commune, le retrait de la candidature du chef de l'Etat, 85 ans, dont douze au pouvoir, qui se présente pour un nouveau mandat.

 

Il a poursuivi ses entretiens jeudi, notamment avec M. Tanor Dieng et le chanteur Youssou Ndour, opposant à Wade, dont la candidature à la présidentielle a été rejetée par le Conseil constitutionnel.



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