
Au sortir de la célébration, dans la plus parfaite discrétion, de la Journée africaine de la technologie et de la propriété intellectuelle (Jatpi), le 13 septembre dernier, les inventeurs sénégalais par la voie de leur président ont élevé la voix pour dire : halte au manque de considération dont ils sont victimes. L’actuel président de l’Association sénégalaise pour la promotion des innovations et des inventions (Aspi) fondée depuis 1986, Sanoussy Diakité de passage dans nos locaux, avant-hier, a dénoncé vertement le manque de considération à leur égard de la part des pouvoirs publics. ‘Au Sénégal, il y a un mépris vis-à-vis des inventeurs’, fulmine-t-il. A preuve, dit-il, lors de la célébration de la journée africaine de la technologie et de la propriété intellectuelle, les ministres en charge de ces questions les ont ignorés royalement. De plus, l’Agence sénégalaise pour la propriété intellectuelle qui a été mise en place par les autorités ‘pour être dans l’air du temps’, selon l’expression de M. Diakité, n’appuie guère les inventeurs. Le manque de considération se traduit par le fait que rien n’est fait pour valoriser les brevets déposés dans tous les domaines de la vie par une trentaine de d’inventeurs Sénégalais’, résume-t-il ainsi la situation des détenteurs de brevets d’inventions.
Inventeur de la machine à décortiquer le fonio en 1993 et récipiendaire du Grand prix du chef de l’Etat pour l’invention et l’innovation en 1995, Sanoussy Diakité qui préside aux destinées de l’Aspi se dit convaincu que ‘l’innovation est la principale source de la croissance’ et que ce sont ‘les innovations qui apportent une solution technologique aux problèmes des populations’. Pour lui, ‘il y a des inventions d’utilité publique’. Et dans ce domaine, dit-il, les inventeurs sénégalais ont des créations qui ne demandent qu’à être produites en série pour l’intérêt des populations. A ce propos, le président de l’Aspi lance un appel au secteur privé pour aller vers les inventeurs. ‘Pour la fabrication en série, il faut d’autres acteurs : soit les industriels ou les pouvoirs publics. Dans certains pays, les entrepreneurs sont à l’affût des inventeurs. Mais au Sénégal, c’est le contraire qui se passe’, regrette le président de l’Aspi, non sans demander au président de la République de recevoir les inventeurs et de leur faciliter l’accès au crédit.
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