
Elles
ont pour noms : Sara Cissé, Fily Diouf, Mado, Fama Thioune, Arame Ndiaye,
Dieynaba Sellou Bâ, Bessel Bass, Betty Mboup, Aminata Angélique Manga, Mia,
Jeanne Diokh, Aïssata Sow… Elles, ce sont ces belles jeunes dames qui crèvent
les écrans des chaînes de télévision de la place et qui font désormais partie
du quotidien des Sénégalais à qui elles apportent joie et bonne humeur. Car
avec la naissance des nombreuses chaînes de télé, être belle fait désormais
partie de la concurrence. C’est même devenu un plus. Il faut donc user de son
charme pour s’imposer à la télé. «Etre sexy ci la bok», disent certains. Mais,
ces belles femmes ne le prennent pas comme ça. Si certaines avouent que leur
beauté accroche le téléspectateur plus que toute autre chose, les autres,
elles, préfèrent insister sur le contenu de leurs émissions. Quatre d’entre
elles ont accepté de se confier aux disquettes de Walf Grand-Place.
FILY DIOUF (2STV)
«Se sentir bien pour gagner l’amour des
autres»
«Good morning». C’est par ce salut très anglo-saxon
que la 2Stv accueille chaque matin ses téléspectateurs. «Good morning», c’est
aussi cette émission matinale de la 2STv présentée par la ravissante Fily
Diouf. Celle-là qui a le don de réveiller les téléspectateurs de la première
chaîne de télévision privée du Sénégal dans la joie et la bonne humeur. Et ceux
qui ont l’habitude de la regarder en témoignent. Fily est à l’aise dans ce
qu’elle fait. Pourtant, cette «sérère bon teint», mariée et mère d’une petite
fille, ne pensait pas faire carrière à la télévision.
Trouvée dans son appartement sis à la Scat
Urbam, elle a accepté de nous parler d’elle. Toujours avec le même sourire
qu’elle a l’habitude d’offrir à ses téléspectateurs. Simple. Sans maquillage
dans son body multicolore, elle semble plus belle et plus charmante que sur le
petit écran. Mais entre la télé et Fily Diouf, c’est toute une histoire. Même
si elle n’a pas reçu de formation qui pouvait la prédestiner àla télé. Elle
débute sa vie professionnelle comme secrétaire de direction avant de se
retrouver au Pcci (Ndlr : centre d’appel sis à Dakar). Au Pcci, Fily passe
trois ans. «Je peux même dire que c’est là-bas que j’ai vraiment travaillé ma
voix parce que j’étais tout le temps au téléphone à cause des ventes en
direct», raconte-t-elle.
Mais c’est à la radio Nostalgie que Fily
Diouf a son premier contact avec le monde des médias. Partie à la radio pour un
poste de commercial, elle a fini par taquiner le micro. Elle raconte : «Au
début, on m’a fait faire un test de voix. Et c’est par la suite qu’on m’a dit
que j’avais la voix, j’ai voulu tenter ma chance.» «Et vraiment c’état bien»,
dit-elle entre deux clins d’œil. Les quatre années passées à la radio Nostalgie
lui permettront de se bonifier. Elle se lance alors dans le monde de
l’audiovisuel. «Je me suis inscrite en journalisme à l’Institut supérieur
d’Entrepreneurship et de gestion (Iseg). C’est par la suite que je suis allé à
la 2Stv.» Pour elle, c’est le début d’une nouvelle expérience. Comme pour
prouver que la beauté ne suffit pas pour être une bonne présentatrice
d’émission. «Mis à part la beauté qu’on dégage, il faut maîtriser le sujet sur
lequel nous débattons et nous préparons toujours nos émissions la veille pour
gagner la confiance du public qui nous regarde.» Mais elle avoue : «Il faut
avoir du feeling, savoir dégager car il est nécessaire de se sentir bien dans
ce que l’on fait pour gagner l’amour et le soutien de ceux qui nous regardent.»
Étudiante à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Seynabou ne dit pas autre
chose : «Je regarde son émission parce qu’elle est belle et tout le temps
souriante. Elle donne envie de regarder.»
BETTY MBOUP (WALF TV) «Le succès ne me monte pas la tête»
Souriante et toujours égale à elle-même,
Betty Mboup a cette force de l’humilité qui lui permet d’ouvrir toutes les
portes. Elle ne se prend jamais la tête. En fait, à écouter Sister Betty comme
l’appellent les auditeurs de Walf Fm où elle officie chaque matin du lundi au
jeudi, on a presque envie de dire qu’elle ne pouvait pas mieux tomber que dans
l’animation. Sa passion pour le petit écran ne date pas d’aujourd’hui.
Orpheline de père, la co-animatrice de
l’émission Ataya sur Walf Tv aime bien son métier et refuse qu’on lui colle le
statut de star. La trentaine, elle sait, en bonne Saint-louisienne, capter son
public. La présentatrice de Ataya sur Walf Tv a été éduquée par sa grand-mère.
Orpheline de père, Betty vit avec sa mère et son beau-père. Michael Soumah,
Elisabeth Ndiaye et Reine Marie Faye sont ses idoles. «La voix de Reine Marie
Faye me faisait trembler. Quand je suivais Elisabeth Ndiaye à la télé, je ne
rêvais que d’une chose, devenir présentatrice», confie Sister Betty.
Alors elle décide d’abandonner ses études dès
la classe de première et intègre la radio Oxyjeunes de Pikine en 1999. Comme
animatrice ? Que non ! Trop tôt ! Betty commence d’abord par travailler à
l’accueil. Mais les choses ne tarderont pas à se dessiner pour elle.
Puisqu’elle prend l’antenne un 8 mars, marquant la célébration de la journée
mondiale de la femme. Pour un essai, ce fut simplement un coup de maître. Et
c’est alors parti pour une belle aventure. Elle anime avec Thiamass et fait
même des reportages radio pour Oxyjeunes. Mais un jour, Sister Betty tombe
malade. Et c’est dans cette situation qu’elle reçoit un appel de Wal fadjri. Et
le reste est venu naturellement. «Je suis venue à Walf pour faire de la radio.
Et un jour, on m’a appelé pour me demander de remplacer Maty à la télé parce
qu’elle devait partir en congé. Et c’est parti comme ça», confie Betty.
Dans son pantalon noir et sa peau
dépigmentée, la co-animatrice de l’émission Ataya en compagnie de Sa Ndiogou
refuse d’être une star. Pour elle, son métier en est un parmi tant d’autres.
«Le succès ne me monte pas la tête. D’ailleurs, je n’aime pas qu’on utilise le mot
star avec moi parce que je n’en suis pas une. Je considère ce métier comme tous
les autres.»Seulement, même si elle se refuse d’être une star, Betty n’en subit
pas moins les méfaits de la célébrité. «Ce qui change, c’est qu’on n’a plus la
liberté de faire ce qu’on veut. On fait tout pour veiller sur notre image.
C’est pour cela qu’après le travail, je rentre directement auprès de ma
famille, ma mère et mes frères et sœurs.»
Mariée en 2008 et divorcée quelques mois
après, Betty est un cœur à prendre. Et ce, même si elle a un copain. Elle
attend l’homme prêt à faire du fulë. En attendant, Betty peut se glorifier
d’être appréciée dans sa façon de faire et son intelligence. Katy, croisée dans
la rue, aime regarder l’émission Ataya qui passe tous les vendredis sur Walf
Tv. Et elle adore voir Betty éclater de rires sur son plateau. «Elle est belle,
adorable, en plus très attirante.» Toutefois, Katy n’aime pas quand Betty se
moque trop de ses invités. «Il ne faut pas qu’elle exagère avec les gens, ce
n’est pas professionnel.»
FAMA THIOUNE (SEN TV)
«Le mariage, c’est pour bientôt»
«Oh Fama ! La belle Fama !», a l’habitude de
dire un des notables de Grand-Place qui ne rate pratiquement plus l’émission
Sen Khewel sur Sen Tv. Fama Thioune, c’est donc cette belle souriante de 23
ans, très à l’aise dans ce qu’elle fait. Elle était déjà une habituée du petit
écran grâce notamment aux spots publicitaires. Mais c’est avec la naissance de
Sen Tv que Fama Thioune s’est imposée dans le quotidien des Dakarois. Sen
Khewel est son rendez-vous quotidien avec les téléspectateurs de Sen Tv où nous
l’avons rencontrée juste au moment où elle bouclait son émission.
Entre deux coups de fil, toute excitée et
très à l’aise dans son ensemble bustier bleu-vert, Fama accepte de nous
accorder un peu de son temps même si elle se dit très occupée avec son travail.
La filleule de l’homme politique Talla Sylla arrive tant bien que mal à allier
boulot et études sans oublier de consacrer du temps à son fiancé. Eh oui !
Dommage pour certains ! Mais la demoiselle n’est plus un cœur à prendre.
C’est avec joie et beaucoup de souplesse
qu’elle accompagne Pape Cheikh dans son émission Sen Khewel. En dehors de la
télé, la jolie demoiselle est passée par les spots publicitaires après avoir
obtenu son baccalauréat. Etudiante en Master 1 Marketing et Communication à
l’institut supérieur d’entrepreneurship et de gestion (Iseg), Fama a embrassé
ce métier grâce aux conseils de sa grande sœur. Une passion qu’elle a
finalement eue au fil du temps grâce à l’appui de l’animateur Pape Cheikh
Diallo. D’ailleurs, Fama témoigne de la complicité qui la lie à ce dernier,
même si les rumeurs évoquent une certaine liaison douteuse. «Les gens disent
même que je fais les yeux doux à mes boss pour avoir de la promotion. Mais ils racontent
juste des bobards.»D’ailleurs, Fama ne fait même pas attention à tout ce qu’on
raconte sur son dos pour avoir reçu de la part de ses parents une très bonne
éducation. «Ma famille ne fait pas attention sur tout ce qu’on dit sur moi, mes
parents me connaissent bien surtout mon papa pour m’avoir inculqué de bonnes
valeurs.»
Après un bref passage au Pcci (Ndlr : centre
d’appels sis à Dakar) où elle a fait six mois, Fama a travaillé pendant deux
ans à la Société immobilière Sipres à Dakar comme commerciale. C’est,
d’ailleurs, dans cette entreprise que Fama dit avoir reçu son premier million.
Aujourd’hui, Fama soutient que rien n’a
changé dans sa vie de tous les jours, même si son émission connaît un certain
succès. Et elle refuse le titre d’«objet de beauté» que veulent lui coller
certains. «Je suis à l’aise dans ce que je fais, c’est une passion pour moi».
Sauf qu’elle ne peut plus sortir comme elle avait l’habitude de le faire. Ses
loisirs, aller en discothèque ou à la plage, lui manquent beaucoup. Cependant
du temps, elle en a pour son fiancé, car la charmante demoiselle n’est plus
cœur à prendre. «J’ai un fiancé que j’aime de tout mon cœur et le mariage,
c’est pour bientôt», confie-t-elle sur un ton charmeur. D’ailleurs, elle a dû
demander la permission de son fiancé avant d’accepter de répondre à nos
questions. Tigresse, Fama en est une. Elle ne se laisse pas faire. Toute
excitée de nous répondre, elle n’hésite pas à nous pointer du doigt. Du style
également, elle n’en manque pas. Car Fama aime s’habiller classe, se sentir à
l’aise et vivre pleinement sa jeunesse. «Namuma dara», dit-elle.
«C’est tout un plaisir de la voir à la télé.
Elle est super charmante, télégénique et je la trouve naturelle physiquement.
Si je regarde cette émission, c’est parce qu’il y a Fama Thioune.J’adore sa
féminité», témoigne A. Faye, la trentaine dépassée. Et il ne se prive pas de
donner un conseil à Fama : «Il ne faut surtout pas qu’elle se livre à la
dépigmentation.» «Actuellement, Fama Thioune est la star des animatrices. Quand
je regarde l’émission, je ne vois pas Pape Cheikh», déclare Moussa. Des fans,
Fama en a aussi du côté des femmes. Aïssatou, 25 ans, mime Amina Poté de la Tfm
pourparler de Fama : «Elle est belle, sexy et charmante. Pour Fama Thioune, je
valide. Elle est très coquette, sulfureuse et très raffinée. Elle est kilo…»
AISSATA SOW (TSL) «M’exhiber serait en contradiction avec mes principes»
27 ans. Pourtant, Aïssata Sow ne fait pas son
âge. On dirait une jeune fille de 18 ans. Simple dans sa tenue, le visage
mince, la peule est animatrice de trois émissions à la Saint-Louis Télévision
(Tsl). Animatrice culturelle de formation, doublée d’une comédienne, Aïssata a
fait ses études à l’Ecole nationale des Arts (Ena). Actuellement, elle est
chargée de communication au centre culturel Blaise Senghor.
Pour Aïssata, faire de la télévision est un
rêve d’enfance qui se réalise. «J’ai toujours rêvé d’être journaliste, j’ai
fait le concours du Cesti (Ndlr : Centre d’études des sciences et techniques de
l’information) 3 fois. Et comme j’accompagnais ma maman qui était vendeuse de
lait caillé devant la Rts, et que je voyais les journalistes de la télé passer
devant moi, je me disais toujours qu’il fallait que je devienne comme eux. Et
c’est depuis la classe de quatrième secondaire que j’ai opté de faire la télé»,
confie l’animatrice de l’émission Excursion sur l Tsl.
«Je vis la télé naturellement. En tout cas,
ça ne me monte pas la tête. Ce sont les gens que je croise qui me rappellent
que je fais la télévision. Mais c’est un métier comme les autres. Cela n’a rien
changé dans mon quotidien. Parce que j’ai toujours vécu dans mon milieu. Tout
ce qui m’intéresse, c’est aller dans les structures de théâtre, au centre
culturel français…»
Mariée depuis quatre mois à un Français,
Aïssata Bâ est belle et sexy. Mais elle ne choque pas. Le «pathial», elle n’en
fait pas. D’ailleurs, elle refuse d’être une «sois belle et tais-toi». «Je suis
naturellement correcte et je pense qu’on ne recrute pas une femme parce qu’elle
est belle. Je pense qu’on m’a recrutée parce que je suis compétente. M’exhiber
serait donc en contradiction avec mes principes. Je refuse d’être une belle qui
n’a rien dans la tête. Parce qu’on ne peut pas animer une émission, la tête
vide.»
«Elle répond aux attentes dans la mesure où
elle a fait du théâtre et c’est très important dans l’audiovisuel. Elle fait
très bien son boulot. Dans n’importe quelle émission, elle a la capacité de
s’adapter. Et dans les grandes écoles de journalisme, on enseigne même le
théâtre. Elle comprend assez rapidement et a les capacités intellectuelles
qu’il faut pour bien faire ses émissions», témoigne son patron, Pape Cheikh
Sylla.
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