
Don Ruggero Ciotti, un prêtre italien de la banlieue de Rome, a été condamné, jeudi 3 mars, à quinze ans et quatre mois de prison par le tribunal pénal pour avoir abusé de sept enfants entre 1998 et 2008. Le Vatican a tenu à préciser, par la voix de son porte-parole, le père Federico Lombardi, que la paroisse du prêtre ne dépendait pas du diocèse de Rome, dont le pape est l'évêque, mais de celui voisin de Porto-Santa Rufina.
Le parquet avait requis dix-huit ans de prison pour actes sexuels avec des mineurs, violence sexuelle et incitation à la prostitution de mineur contre Don Ruggero Ciotti, tandis qu'un de ses avocats, Patrizio Spinelli, avait demandé la relaxe de son client au motif qu'"il n'y avait pas de preuves sûres". Il a d'ailleurs annoncé qu'il ferait appel.
Le prêtre a été condamné pour avoir abusé et violenté des enfants qui lui avaient été confiés, notamment lors de voyages en camping organisés par la paroisse. Le juge a en outre condamné le prêtre à verser une "provision" d'environ 200 000 euros, à titre de dédommagement pour les victimes.
LA DÉNONCIATION DEVENUE OBLIGATOIRE
"Le procès a démontré que les accusations étaient avérées et que par conséquent la vie de nombreuses personnes a été irrémédiablement détruite", a annoncé l'un des avocats de la partie civile, Fabrizio Gallo, immédiatement après l'annonce du verdict. "J'espère que l'Eglise trouvera une solution et dédommagera les parties lésées qui ont été abandonnées : personne ne leur a tendu la main pour les aider ou s'excuser", a-t-il ajouté.
Depuis la publication en 2009 en Irlande d'un rapport accablant révélant des centaines de cas de sévices sexuels sur des enfants commis pendant des décennies par des hommes d'Eglise et couverts par leur hiérarchie, les révélations d'abus pédophiles se sont succédé aux Etats-Unis et en Europe, notamment en Allemagne, pays natal du pape. Ce dernier les a depuis fermement condamnés, a rencontré des victimes et fait publier la procédure à suivre au sein de l'Eglise lorsque de tels abus sont découverts.
Selon ces consignes publiées par le Vatican, les coupables devront "toujours" être dénoncés à la justice ordinaire.
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