
En cette matinée du 02 décembre 2011, une foule immense est venue accompagner le B52 pour son combat contre l’enfant de Joal Yékini. Un tour chez le lutteur a permis au reporter de Nettali, de constater que c’est avec une confiance débordante que l’entourage du lutteur bombardier a abordée ce face à face avec Yékini. Mais cette confiance a très vite viré aux larmes et crises hystériques, dès que le B52 fut terrassé par Yékini. Reportage.
C’est autour de de 13h heures que nous sommes arrivés devant la demeure du lutteur bombardier, sise au quartier Château d’eau Nord, de Mbour. Sous un soleil au zénith, de grosses bouffées de chaleur torturent la foule immense, venue soutenir le lutteur pour son combat contre l’enfant de Joal, Yékini. Indifférente aux picotements des rayons de soleil, cette impressionnante foule, massée des deux côtés de la maison, les yeux rivés sur la porte de la maison, sursautait à chaque grincement de métal. Ce portail surveillé par des éléments de l’armée de Serigne Modou Kara depuis trois mois, n’aura été franchi que par la famille et les proches de la famille. Des notes de tam-tam détendent l’atmosphère. Mais, si certains affichaient des signes de stress, d’autres plus détendus et décontractés, bougeaient aux rythmes des tam-tams, affichant ainsi une grande confiance, qui ne réflètait chez eux, aucun doute sur la victoire du natif de Mbour.
« Inchallah nous allons battre Yékini »
D’ailleurs, c’est ce que confirmera Djiby Dieng, un des supporters rencontré sur place. Avec un large sourire qui laisse entrevoir des dents d’une blancheur éclatante, il a lancé : « nous n’avons pas peur de Yékini, nous allons à Dakar battre Yékini et revenir à Mbour ». Et de poursuivre en déclarant que ce combat est pour eux, le combat le plus important de toute la carrière du B-52. « Nous ne nous sommes jamais investis de la sorte. Nous sommes là depuis 8 heures et nous partons pour Dakar », a t-il ajouté. Des propos appuyés par le groupe de jeunes qui l’entouraient, des mécaniciens du garage qui ont loué un car pour l’occasion.
Abondant dans le même sens, un des frères du champion de Mbour, Lémou Dia, même s’il confie qu’ils ont préparé ce combat de la même manière que les autres, a tout de même reconnu : « nous avons déployé plus de moyens que d’habitude parce que c’est le combat de notre avenir »
« 2100 T. Shirt ont été confectionnés, 60 cars ont été loués par le lutteur et 40 par un député libéral Omar Sy », nous a t-on confié. Selon lui, l’ambition est la même dans toute la famille, c’est-à-dire que Bombardier redevienne le roi des arènes. Pape Dia, l’autre frère du lutteur, intercepté par les jeunes qui n’avaient pas encore reçu leur T. shirt a, avec grande précipitation fait savoir : « nous avons travaillé durant six mois, et nous avons tout ce qu’il faut pour que Bombardier terrasse Yékini ». Avec confiance et zen, il nous a lancé : « Inchallah nous allons battre Yékini »
« Bombardier ne viendra plus ici, il est déjà parti »
Très déterminés, les fans qui ont toujours la ferme résolution de voir leur lutteur, avant qu’il ne se rende au stade, sont tous trempés de sueurs, continuant à affronter le soleil. Et pour étancher la soif de ces jeunes, les sœurs du lutteur ont pris l’initiative de distribuer de l’eau, un geste accueilli avec un grand enthousiasme. Mais lorsque la rumeur s’est faite plus précise et selon laquelle : « Bombardier est déjà parti », certains avaient déjà commencé à rejoindre leurs concessions, tandis que les plus tenaces n’avaient pas voulu bougé d’un pouce, espérant toujours que Bombardier fût là.
Et c’est malheureusement sur le petit écran qu’ils reverront leur lutteur… car le B52 avait déjà quitté depuis dix heures et était déjà en route pour la capitale. Las de faire le pied de grue, une grande partie des supporters avait déjà commencé à se disperser et à rejoindre les salons des maisons.
Toutefois, les plus excités ont continué à faire le show dans le quartier. A 16H30 tout le monde avait les yeux rivés sur son poste de téléviseur. Comme à leur habitude, la famille du lutteur n’a pas suivi le combat, et c’est la maison d’en face qui est prise d’assaut par la foule immense.
Les yeux rivés sur le petit écran, l’arrivée du lutteur est attendue avec impatience et dès qu’il a fait son entrée, une pluie d’applaudissements retentit et des hourras provoquèrent un moment hilare qui fut automatiquement suivi d’une nouvelle concentration. La salle, pleine à craquer, donne l’image d’un aquarium avec les vas et viens des occupants qui ne tiennent plus sur place. La démonstration du B52, suivie avec attention, fait pétiller les yeux de certains même si, l’angoisse avait commencé à envahir de plus en plus la salle.
Une longue attente suivie de larmes, pleurs et crises hystériques
Au fur et à mesure que les minutes s’écoulaient, l’attente était de plus en plus longue, des soupirs se faisait entendre, les moins résistants migraient ainsi vers la cour, tandis que les plus endurants, ne laissaient entrevoir aucun signe de faiblesse. Bien que la chaleur suffocante du début ait commencé à baisser d’intensité, la tension dans la salle était restée la même. Intenable ! Les petits combats et les directs des confrères de la radio détendaient de temps à autres l’atmosphère même si, elle n’était que de courte durée. La maison du B52 toujours fermée, était ainsi plongée dans un calme funéraire.
Vers 19H25, le face à face des deux lutteurs est affiché sur le petit écran, les soupirs s’accélèrent, certains quittent la salle, la tension est de plus en plus palpable. Chacun y allait de son commentaire et on pouvait entendre des « Serigne diapoul nguemb bi dé » (il n’a pas une bonne prise sur la ceinture). S’en est suivi une série de stratégies et conseils, jusqu’à ce que le B52, soit terrassé par Yékini.
La chute du lutteur fut accompagnée de cris hystériques. Les jeunes, surtout les filles, tombaient dans les pommes, les pleurs fusaient de partout. Le quartier inondé de monde, est témoin d’un spectacle désolant de jeunes qui se cognaient la tête contre un mur et de filles qui se roulaient au sol. Preuve que le B 52 a été cloué au sol par Yékini.
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