
La vente illicite de médicaments que le Premier ministre, Me Souleymane Ndéné Ndiaye, avait interdite, demeure un casse-tête pour les pharmaciens qui constatent avec amertume la récurrence des saisies de grosses quantités, prouvant qu’il y a une recrudescence de la pratique. Une nouvelle saisie d’un stock d’une valeur de 4,5 millions a servi de prétexte aux pharmaciens pour rappeler à l’Etat son devoir de veiller sur la santé publique.
Depuis quelque temps, il y a une certaine fréquence des arrestations et des saisies de produits pharmaceutiques. La dernière en date, enregistrée par les éléments de la Gendarmerie nationale, s’est récemment effectuée à Thiès. La révélation a été faite par le Dr Aboubakry Sarr, président du Syndicat des pharmaciens, qui indique qu’il s’agit d’un stock de médicaments dont la valeur approximative tourne autour de 4,5 millions de F Cfa. Suite à l’arrestation du commerçant qui tentait d’acheminer la marchandise interdite sur Touba, le Dr Sarr a encore interpellé les autorités étatiques sur la nécessité de mettre un terme définitif à ce commerce dangereux et préjudiciable pour la santé publique. Cette énième saisie de produits pharmaceutiques transportés entre Dakar et Touba montre, selon le Dr Sarr, «le caractère récurrent de ce fléau de la fraude sur les produits pharmaceutiques». Une raison suffisante qui l’amène à conclure que la manière dont ce problème nuisible à la santé des populations est combattu par les autorités n’est pas encore très efficace.
Revenant sur la récente saisie opérée dans la capitale du Rail, le président du Syndicat des pharmaciens du Sénégal indique que le stock frauduleux comprenait plusieurs familles médicamenteuses telles que : des antibiotiques, des anti-inflammatoires, des stimulants d’appétit et un genre d’anabolisant douteux, inconsciemment appelé «Doomu ñày».
Les «Doomu ñày», comprimés les plus prisés par les femmes, à l’origine des morts subites
Pis, sans conditionnement, ni aucune mention par rapport à l’origine, aux dates de fabrication et de péremption, rien ne figure sur les produits pharmaceutiques qui étaient en générique. Ce qui est certain, explique le pharmacien, tous ces produits, aussi dangereux les uns que les autres, sont destinés à la vente au marché noir, dans les luuma (marchés hebdomadaires).
Mais la plus inquiétante parmi les révélations du Dr Aboubakry Sarr, c’est que, dit-il, ces comprimés Doomu ñày sont à l’origine des nombreux arrêts cardiaques mortels que nous constatons au sein de la gent féminine. Pour les anti-inflammatoires, fait-il remarquer, «même ceux qui sont vendus en pharmacie sont accompagnés des indications obligeant le consommateur, le patient, à manger avant toute prise». il est donc aisé d’imaginer les dégâts que de pareils produits pharmaceutiques, fabriqués dans des normes que tout le monde ignore, exposés à la chaleur et transportés comme tout autre marchandise, peuvent faire dans le monde rural qui s’approvisionne généralement dans les luuma.
0 Commentaires
Participer à la Discussion