Face à ce qu’il qualifie d’absence ‘notoire d’une vision claire et cohérente’ du pouvoir qui ne saurait convenir à la gouvernance d’un secteur aussi stratégique que l’énergie, le président de l’Alliance pour la République, Macky Sall, apporte sa recette pour endiguer la crise. Ce, en commençant par des mesures d’urgence dont, entre autres, la résolution de la question du combustible. Macky Sall propose à ce niveau, d’assurer un approvisionnement ‘régulier et durable’ des centrales thermiques en combustibles de qualité avec des spécifications reconnues. Et ainsi rompre avec les filières choisies à l’emporte-pièce. Parce que, estime-t-il ‘aujourd’hui, les 50 % des problèmes de la Senelec sont liés à une absence de combustible’. Aussi faudrait-il un entretien régulier des réseaux pour permettre l’arrivée continue de l’électricité chez les consommateurs.
L’ancien Premier ministre d’Abdoulaye Wade de rappeler à cet effet que ‘l’électricité se produit, se transporte et se distribue’. Les mesures d’urgence, c’est aussi l’amélioration du recouvrement dans un esprit de justice et d’équité, la promotion de l’utilisation du solaire dans les foyers par une politique volontariste de détaxation des matériaux et équipements y relatifs. La mise en œuvre de ces mesures urgentes pourrait, selon le patron de l’Apr, garantir, au moins, de meilleures conditions d’exploitation et d’optimisation des capacités dont dispose la Senelec. ‘Je puis vous assurer que ce n’est que de la sorte que nous amorcerons une gestion saine et durable de la crise actuelle (…)’, déclare l’ancien ministre de l’Energie de Wade. Pour lui, la crise qui sévit dans notre pays a, non seulement, des répercussions graves sur tous les secteurs économiques mais, pire encore, sur les conditions de vie des populations.
Lesquelles sont déjà suffisamment assaillies par des difficultés de toutes sortes.Face à cette grave crise de l’énergie, Macky Sall regrette que l’Etat du Sénégal n’ait eu à recourir qu’à un palliatif consistant à louer des groupes électrogènes. Et, ‘à un coût d’exploitation exorbitant pour une hypothétique production qu’il dit envisager à 280 MW sur une durée jusque-là indéterminée’. Mais, le plus grave consiste, selon l’ancien Premier ministre, ‘à confier (la gestion) à des structures inexpertes en la matière, et encore logées à la présidence. Et cela, dans le mépris des responsabilités de la Senelec et de celles des entités spécialisées’. Et le président de l’Apr de choisir le registre de la provocation pour expliquer le problème que nous avons au Sénégal : ‘Pour fabriquer des routes, c’est la présidence de la République ; pour régler le problème de l’électricité, c’est encore elle. Et demain, ils diront aux boulangers : ‘Laissez-nous faire du pain parce que, à la présidence, on sait le faire.’ Et ce sera encore confié à l’Apix’, lance-t-il d’un ton railleur. Pour lui, aussi longtemps que nous n’aurons pas résolu, durablement, cette question de l’énergie, ‘toute notre politique de développement sera bancale, hésitante, sursitaire et inefficace’.
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