
La situation dégénère à grande vitesse dans quasiment toutes les villes du Sénégal, embrasant un pays qui n’avait jamais connu pareille apocalypse. Depuis vendredi, c’est un Sénégal sans pilote que l’on voit à la « Une » des journaux étrangers, donnant une piètre image de notre pays que l’on commence à désormais comparer aux pires dictatures du Monde. Des jeunes qui manifestent pacifiquement sont tués comme des lapins et les échauffourées ont causé deux morts et bien des blessés.
On ne compte pas dans cette liste macabre, les 6 morts des manifestations du M23 entre Dakar et Podor. Parce qu’ en faisant le compte rendu de ces manifestations, notre ministre de l’intérieur a osé déclarer que la mort de Mamadou Diop était dû à un regrettable accident de la circulation. C’est peut-être cette morgue et cette insuffisance, plus que la bavure policière de la Zahouia El Hadj Malick Sy, qui est à l’origine des violences qui n’ont fait que répondre au cynisme de cet homme, le plus parfait homme de la situation que Wade pouvait trouver. Ngom est bien l’homme de la situation. Viré, puis mis au ban du festin libéral après son retour piteux et confus dans l’antichambre du PDS, Ousmane Ngom est le préposé aux nobles œuvres, aux tâches difficiles à assumer sauf par des hommes qui doivent prouver qu’ils sont dignes de regagner la table où l’on festoie.
Eh oui, le pardon ça se mérite et l’accès au trésor de la caverne d’Ali Baba aussi. Il est l’exécutant du programme de Wade qui avait prévenu qu’on ne le surprendrait plus après ce qui s’était passé le 23 et le 27 juin, après l’échec de la tentative de forfaiture constitutionnelle du fameux ticket. Nous vivons un moment grave où un ministre avec une colonne vertébrale normale aurait démissionné.
Mais quel homme voudrait remplacer un tel « Fouchet », qui assume tout sous prétexte que force doit rester à la loi, un homme qui est tous les jours contredit par le procureur général qui n’accepte aucun déferrement venant de sa police politique. Ousmane Ngom n’avait pas à aller demander un pardon à Tivavouane, pour sa bavure de vendredi, tout talibé qu’il est. Il doit démissionner de son poste, y ayant fait la preuve qu’il n’a ni l’élégance, ni le talent, ni le patriotisme du Général Cissé qui avait organisé les élections les plus transparentes de notre histoire politique. C’est au peuple sénégalais qu’il doit des excuses.
Ousmane Ngom qui avait dit qu’il demandait pardon à Dieu pour ce que l’opposant Wade lui avait demandé de commettre, devra cette fois-ci supplier le Bon Dieu pour qu’il lui pardonne d’avoir permis à notre patriote National de mettre le feu à un si beau pays et de l’avoir si brutalement balafré de tant de blessures et d’inconséquentes certitudes, justes mues par l’avidité d’un clan politique au service duquel, il est prêt à justifier toutes les bassesses. Ousmane Ngom, c’est pire qu’un avocat… Excusez du peu !
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