Flatter la vie et narguer la mort : Un éternel jeune nommé Wade

 C’est un destin en perpétuel mouvement. Une histoire que la météo et l’horloge n’arrivent pas à confiner dans le rôle des figurants sur la grande scène des destins exceptionnels. Même dans l’après-pouvoir, Wade a toujours le pouvoir de bouger et de séduire.

 C’est son quotidien. C’est sa vie de promeneur parmi les splendeurs et les périls du monde. Il marche. Il marche rapidement. Une bonne heure par jour, le matin, sur les chemins fleuris et les jardins boisés de Versailles où le chant mélodieux des oiseaux et le micro-climat de cette petite ville voisine de Paris lui donnent vitalité, énergie et optimisme à 87 ans. Cet optimisme remorque un rêve accroché aux flancs abrupts du roc de son séjour sur terre. Il préserve l’espoir des cendres de l’oubli. Abdoulaye Wade flatte la vie et nargue la mort. Il pourrait fêter ses 100 ans en pleine forme en... 2026. L'ancien président de la République du Sénégal a toujours voulu aller au-delà de ses possibilités en domptant la souffrance des abnégations essentielles dont fait partie le dévouement à la cause de son peuple voire de l’Humanité.

 L’âge n’est pas une frontière d’idéal ou d’ambition pour Me Abdoulaye Wade. Le pouvoir, non plus, n’a pas formaté son esprit au point lui insuffler la paresse des bourgeois habitués aux prothèses d’intelligence sous les appellations de conseillers, éminences grises, chargés de mission, etc. Son avenir est un dialogue soutenu avec le soleil qui le livre, parfois, à sa solitude de bosseur acharné.

 Il se lève avant l’astre et travaille, parfois, au-delà du coucher de la boule pourpre qui inspiré les poètes. Il a pratiquement l’emploi du temps d’un jeune industriel astreint à des signaux de croissance verts alors que devait sonner, pour lui, la saison des jouissances de ses labeurs d’icône fondamental. Sur pied à l'aube, Me Abdoulaye Wade fait son jogging du morning, travaille toute la journée, écrit ses mémoires, lit et répond à ses courriers. 

En début d'après-midi, il reçoit, écoute, explique, s'amuse et taquine son monde. Il est un distributeur de bonne humeur et de détermination à œuvrer, chaque jour, à chaque souffle de vie, à réaliser ses rêves. Il reste ce promeneur solitaire qui communique les secrets de la réflexion à tous les hommes et toutes les femmes qu’il rencontre dans le bois de la quête de l’excellence. Un jardin d’espérances que ne fane le temps !

Ainsi sa vie est-elle une succession de poignées de mains, en autant de fêtes de la fraternité sur les chemins de la justice et du combat portant à l’avant-garde les leaders façonnés par leur courage et leur destin. Voilà qui fait encore qu’en semaine, il a le temps de répondre aux invitations en ville, va deux fois faire le plein chez son libraire. Il garde encore une insatiable curiosité universitaire qui jamais ne sera assouvie. Il fréquente toujours la grande école du savoir qui défie les frontières du temps académique et les barrières physiques des universités disséminées u peu partout dans le monde. Voici encore comment il est resté cette Grande Université Vivante de 87 ans. Ces humanités lui ont permis de survivre au temps politique si ingrat pour ses héros !