
Kalidou Diallo reconnaît dans la foulée que ‘les résultats de l’entrée en sixième de cette année sont normaux parce que quand l’année est stable et que le quantum horaire varie entre 800 et 1 000 heures, les résultats ne peuvent qu’être bons. Si on donne les mêmes sujets qu’avant, c’est tout à fait normal qu’on ait de bons résultats’.
Interpellé sur les effectifs pléthoriques dans les collèges dont certains souffrent de déficit criard de salles de classe, le ministre relativise. ‘Sur les effectifs pléthoriques, il n’y a pas de changement par rapport à ce qui se passait avant, même si nous avons créé plus de collèges de proximité et d’abris provisoires. Avec tous les programmes que j’ai, les abris provisoires seront un mauvais souvenir’, répond-il. Avant d’ajouter que les dispositions sont prises pour accueillir dans les collèges tous les élèves qui ont réussi. ‘Avec les inspections d’académie et les Iden, nous avons trouvé des alternatives même s’il y a quelques écoles primaires qui vont abriter des élèves de sixième dans une ou deux classes’, indique le locataire de la rue Calmette.
A l’occasion, le ministre de l’Enseignement préscolaire, élémentaire, moyen, secondaire et des Langues nationales, a défendu son projet de suppression de l’entrée en sixième. Pour ce faire, il a rappelé que c’est Djibo Kâ qui a fait adopter la loi d’orientation en 1991 qui fixe l’obligation scolaire de dix ans, mais que ‘le pouvoir social ne l’a jamais respecté. Chaque année, nous avions des taux de réussite de 20 à 40 %. On organisait un concours pour bloquer des élèves qui ont pourtant le niveau pour ne pas avoir des problèmes de salles de classe et de professeurs’, se souvient-il. ‘Avec l’alternance, les choses sont en train de changer. L’année passée, les résultats étaient de 70 %. Parce qu’à terme, l’entrée en sixième sera supprimée par décret présidentiel. Nous sommes dans le processus’, souligne le ministre de l’Education.
Cependant, il n’exclut pas que cette suppression n’ait jamais lieu : ‘Il faut aussi envisager que le président de la République peut ne pas signer le décret. Je constate que les gens n’encouragent pas la suppression de l’entrée en sixième parce qu’ils ne sont pas suffisamment imprégnés des enjeux, sinon ils allaient tous appuyer cette grande conclusion des Etats généraux de l’éducation et l’application de la loi d’orientation. Mais la campagne de ceux-ci est telle que cela peut être remis en cause’, regrette-t-il. ‘Je le dis en tant que ministre de l’Education : si l’opinion publique est contre, si les parents d’élèves sont contre, les enseignants sont contre, on va retourner aux 20 %’, martèle-t-il. ‘C’est pourquoi, je dis qu’il faut être très conscient des enjeux. Ce serait juste et logique que, compte tenu de tous les efforts faits dans l’éducation, on puisse prendre en charge cette éducation fondamentale de dix ans. Au moins, on dira que les 40 % (du budget, Ndlr) ont permis de prendre en charge les enfants du Ci à la troisième sans redoubler’, a-t-il conclu sur cette question.
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