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MALI - Rapport Amnesty international sur la situation au Nord du pays : Militaires et forces du Mnla accusés de violences sexuelles

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MALI - Rapport Amnesty international sur la situation au Nord du pays : Militaires et forces du Mnla accusés de violences sexuelles

Le Mali traverse la plus grave crise des droits de l’Homme qu’il n’ait jamais connue depuis 50 ans, selon Amnesty International. Dans son rapport intitulé: «Mali : retour sur Cinq mois de crise», les délégués de cette Organisation qui ont séjourné dans la Capitale malienne pendant trois semaines, reviennent sur la situation de crise qui se résume aux violences sexuelles, exécutions sommaires, détentions arbitraires…

Le rapport de l’organisation de défense des droits humains, Amnesty International sur la situation au Mali fait état de nombreux témoignages de victimes de viol, parfois collectif commis par des hommes armés y compris des membres du Mouvement national pour la libération de l’Aza­wad (Mnla). Ces scènes de violence se passent notamment à Ménaka et à Gao au Nord du Mali.

Une  jeune fille de 16 ans, victime de viol à Gao peu après la prise de la ville début avril 2012, a raconté à la délégation d’Amnesty International: «Cinq rebelles sont venus me chercher de force, ils parlaient tamasheq (langue parlée par les Touaregs) et certains songhay. Ils m’ont emmenée en brousse et m’ont violée. Je suis restée là-bas deux jours. Durant cet­te période, j’ai été violée plusieurs fois.»
 Une autre jeune femme, âgée de vingt-quatre ans et enceinte de quatre mois, a été victime elle aussi de viol, non loin des dépôts de l’Office des produits alimentaires du Mali (Opam) de Gao. «Un homme m’a prise, il parlait tamasheq. Beaucoup d’autres femmes ont été violées là-bas, mais elles n’osent pas parler. El­les ont honte», raconte cette femme. 
Amnesty International, dans ce rapport, note que la plupart des res­ponsables de ces actes n’ont pas été sanctionnés et que les victimes de viol n’ont reçu aucun soin. L’orga­nisa­tion a obtenu, début mai, des informations indiquant que les viols se poursuivent notamment dans la région de Ménaka. 

EXECUTIONS COMMISES PAR LES GROUPES ARMES ET L’ARMEE MALIENNE
Le rapport relève des atrocités commises par des rebelles. Il indique que des militaires maliens faits prisonniers, par les groupes armés ont été sommairement exécutés. Certains d’entre eux maltraités notamment après la prise d’Aguelhoc, en janvier 2012, et ce, en violation des Con­ventions de Genève qui disposent que «les personnes qui ne participent pas directement aux hostilités, y compris les membres de Forces armées qui ont déposé les armes et les personnes qui ont été mises hors de combat par maladie, blessure, détention, ou pour toute autre cause, seront, en toutes circonstances, traitées avec humanité, sans aucune distinction de caractère défavorable basée sur la race, la couleur, la religion ou la croyance, le sexe, la naissance ou la fortune, ou tout autre critère analogue». 
D’un autre côté aussi, l’Armée malienne est pointée du doigt par les délégués d’Amnesty International. Dans sa lutte contre le Mnla, les militaires maliens s’en sont pris de ma­nière aveugle à des populations et à des cibles civiles en violation du droit international humanitaire. «Des hélicoptères ont ainsi bombardé à plusieurs reprises la région de Kidal (1 600 km au nord-est de Bamako), décimant des troupeaux de bovins, de chameaux et de chèvres qui constituent le moyen de subsistance des populations touarègues», lit-on dans ce document. Par ailleurs, précise le rapport, «au cours d’un bombardement, un hélicoptère de l’Armée a pris pour cible le campement de Kel Essouck près de Kidal, blessant au moins douze personnes. Parmi celles-ci figurait une fillette de quatre ans, qui a été atteinte par un obus et est décédée de ses blessures le lendemain. Deux femmes ont également été gravement blessées dont une qui a été touchée au bassin et amputée d’une jambe, et une autre femme qui avait récemment accouché».
Des militaires maliens ont également été accusés par les militants des droits de l’Homme d’avoir tué de manière extrajudiciaire trois personnes, non armées, accusées d’espionnage pour le compte du Mnla à Séva­ré (à 630 km au nord de Bamako).



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