
Spécialiste en technologie alimentaire et nutrition, le docteur Moussa Souané a fortement appuyé l’idée de substituer la farine de blé à celle de la patate douce. Il a souligné que la région de Sédhiou à elle seule, peut ravitailler sans rupture le marché national. «Il y a un énorme potentiel de production de patates douces mais malheureusement limité par la mévente », a regretté docteur Souané, un ancien de l’institut de technologie alimentaire (Ita). Il précise que contrairement à d’autres régions, à Sédhiou, on peut produire une quantité industrielle de patates douces sans irrigation ; ce qui, dit-il, rendrait très accessible la matière première aux boulangers.
Selon Moussa Souané, par ailleurs responsable du programme de renforcement de la nutrition, « il y a des possibilités pour substituer une bonne partie de l’importation du blé en utilisant les ressources locales ». De son avis, cela pourrait « réduire la pression sur l’importation et jouer favorablement sur notre balance commerciale ». En dehors de la patate douce suggérée par l’Ita comme solution à la consommation du blé importé, Moussa Souané ajoute que le manioc, le mil, le maïs et le niébé peuvent entrer dans le lot des céréales locales pouvant rendre moins chère la fabrication du pain.
Mais pour ce faire, conseille le docteur, « il faut un encadrement rapproché des producteurs et une technologie allant dans le sens de transformer les productions pour une meilleure conservation et une bonne commercialisation». Il a enfin pensé que « l’Etat pourrait en profiter pour recruter beaucoup de jeunes aujourd’hui désœuvrés en boostant ainsi cette filière».
Correspondance à Sédhiou
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