
C’est le nouveau cœur du dispositif de sécurité routière. Pourtant, l’emplacement du Centre de contrôle technique des véhicules, à Hann, est le nœud d’un engorgement dans la circulation. Coup d’œil sur un bien (sécurité routière) pour un mal (engorgement sur la voie) à juguler.
« Et vous verrez qui appeler pour bouger ce véhicule ! » Le geste est porté par la nervosité. Le propos est un défi à l’ordre. Il est treize heures ce lundi, sous la chaleur d’étuve des dernières foulées de l’hivernage. Sur la route reliant le carrefour Capa, sur la Route de Rufisque, à l’échanger de Hann, sur l’autoroute, il y a une très grande confusion. L’impression d’un embouteillage, comme à l’habitude de cette bretelle longeant le Parc zoologique de Hann, s’estompe. En file indienne, les voitures occupent la voie de droite. Celle qu’empruntent d’ordinaire les automobilistes désireux de se rendre vers Capa. Les volants sont désertés. Il n’y a pas de main pour les tenir dans la direction voulue. Les moteurs sont à l’arrêt. Un volontaire s’active à règlementer la circulation dans le seul sens laissé libre par l’embrouillamini.
Ça vocifère. Ça s’active. Un agent des Eaux et Forêts vient à la rescousse. Les locaux de ce corps de protecteurs de la Nature jouxtent la route, à côté du nouveau siège du ministère de l’Environnement. Il éprouve du mal à faire démarrer une R19. Le chauffeur, visiblement courroucé par cette attente dans la périphérie du Centre de visite technique, ronge ses freins et a les nerfs à fleur de peau. Un camion-citerne d’une entreprise des hydrocarbures rend encore plus difficile la tâche de l’atypique agent de la circulation. «Voilà ce que cela coûte de nous obliger à venir ici alors que les conditions d’accès ne sont pas réunies », peste un chauffeur, au milieu de la chaussée. Un espace est aménagé pour le camion qui, paresseusement, s’étire. Il laisse un vide qui crée un autre désordre. Les uns veulent entrer par la droite, suivant la file. Les autres entendent leur couper littéralement la trajectoire en accédant au centre. L’agent des Eaux et Forêts semble perdu dans ce flot d’indélicatesses. Des jeunes le secondent dans la tâche de remettre de l’ordre.
L’Etat du Sénégal a mis en place le Centre de contrôle technique des véhicules, pour un coût de 3,2 milliards CFA afin d’assurer la sécurité routière. Par délégation de service public sur 15 ans, la gestion a été confiée au Bureau Veritas, une référence mondiale dans l’inspection et le contrôle technique. L’équipement ultra-moderne permet un diagnostic en un temps record. L’intérieur du pays devrait être doté d’infrastructures de ce genre.
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