
Des universitaires de la sous-région
sont en train de réfléchir sur la création d’un pool de recherche sur
les mécanismes traditionnels de résolution des conflits mis en œuvre en
Casamance et en Guinée-Bissau, a révélé, vendredi à Ziguinchor (sud),
Odile Tendeng, coordonnatrice du programme Alliances des initiatives
africaines pour la paix et la stabilité en Afrique de l’Ouest du Gorée
Institute.
"Les Universités de la Guinée-Bissau, de
la Gambie et du Sénégal pourront travailler ensemble. Les sociétés
civiles, qui travaillent sur le terrain, vont nous relater leurs
expériences en matière de gestion des conflits", a-t-elle expliqué.
Mme Tendeng s'exprimait à l'ouverture d'un atelier sur le thème :
"Définir la nature des conflits en Casamance et en Guinée-Bissau.
Adéquation des mécanismes traditionnels par rapport à la nature de ces
conflits ? Réflexion sur les mécanismes alternatifs".
"A partir des interrogations et des points non résolus de gestion des
conflits, les chercheurs dégageront des axes de recherche pour
améliorer, renforcer, et s'il le faut, proposer des mécanismes
alternatifs", a-t-elle expliqué.
Selon Mme Tendeng, les chercheurs sont partis du constat que les
mécanismes traditionnels de gestion des conflits ont des limites face
aux conflits politiques modernes.
"Il y a des limites à utiliser (les mécanismes traditionnels). Vous ne
pouvez pas convoquer le roi d'Oussouye, Sibiloumbaye Diédhiou, en
réunion ici, en raison des limites de ses fonctions (…). Les
organisations de la société civile, quelle que soit leur bonne volonté,
sont devant une barrière à un moment donné", a-t-elle indiqué.
Dans le cas d'espèce, il s'agit d'un "travail de longue haleine", selon
la coordonnatrice du programme Alliances des initiatives africaines pour
la paix et la stabilité en Afrique de l’Ouest du Gorée Institute. Le
travail des chercheurs consistera justement à faire des propositions
pour franchir ces barrières-là, a-t-elle souligné.
L'alliance pour la paix en Afrique de l'Ouest développe un programme de
recherches sur les causes et les procédés de résolution des conflits en
Afrique de l'Ouest depuis 2010, renseigne un document transmis à la
presse.
Ce programme a ciblé dans un premier temps certains pays de la
sous-région tels que la Côte d'Ivoire, le Mali, la Guinée-Bissau et le
Sénégal, rapporte cette source.
''Une approche transversale a été privilégiée. Ce qui a permis de
constituer une équipe pluridisciplinaire composée de juristes,
d'anthropologues, de spécialistes des questions de sécurité, de
sociologues et de communicateurs'', relève encore le document.
ASB/BK/DND
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