La Société des textiles de Kaolack (Sotexka) a un nouveau repreneur, le Domaine industriel et textile de Kaolack-Saloum (Domitexka-Saloum), propriété de l’homme d’affaire Serigne Mboup. Dans le cadre du protocole d’accord signé, hier à Dakar, ce dernier s’engage, avec l’appui de l’Etat, à régler le « passif social ». Sa « priorité » reste la relance des activités de l’usine. Pour cela, il a débloqué 500 millions de francs Cfa.
Une solution vient d’être trouvée pour la relance de l’usine Sotexka de Kahone (région de Kaolack) dont les activités étaient à l’arrêt depuis mars 2010. Sous l’égide du ministre des Mines, de l’industrie, de l’Agro-industrie et des Pme, un accord a été trouvé entre l’Etat du Sénégal, les travailleurs de la Sotexka (et de la Sotiba) et le repreneur, Domitexka Saloum, propriété de l’homme d’affaire sénégalais Serigne Mboup. Le protocole d’accord a été signé hier, entre les différentes parties et en présence du ministre d’Etat, ministre des Mines, de l’industrie, de l’Agro-industrie et des Pme, Abdoulaye Baldé. D’après les termes dudit protocole, le repreneur Serigne Mboup s’est engagé à régler le « passif social » qui se chiffre à plus de 780 millions de francs Cfa dus aux 442 travailleurs de l’ex-Sotexka et de la Sotiba. Un acte salué aussi bien par les représentants des travailleurs que par le ministre en charge du secteur. Car étant perçu comme une « preuve de courage » dans la mesure où « très peu d’entrepreneurs acceptent de s’engager à résoudre d’abord le passif social en reprenant une entreprise en faillite ». D’ailleurs, Serigne Mboup, lui-même, indique avoir accepté de prendre ce « risque » non seulement « sur demande personnelle du président de la République » mais aussi pour prouver que les entrepreneurs sénégalais peuvent réussir s’ils sont accompagnés par l’Etat. Il justifie aussi son engagement par un « patriotisme économique » puisqu’il s’était senti « moralement obligé » de faire quelque chose en tant que président de la Chambre de commerce et d’industrie de Kaolack.
Espoir chez les travailleurs
En tout cas, les travailleurs, eux, espèrent que ce sera le « bout du tunnel » après plusieurs années de galère. Ils se réjouissent de cet accord et souhaitent un rapide règlement de leurs arriérés. « Voilà des années que nous courrons derrière nos droits. Nous espérons vraiment que cet accord sera respecté. Serigne Mboup a fait ses preuves ailleurs, nous espérons qu’il fera de même dans le secteur du textile. En tout cas, notre priorité c’est le règlement de nos passifs », résume l’un des représentants syndicaux. Ils seront appuyés dans leur doléance par Abdoulaye Baldé. Lui aussi, il espère que les travailleurs vont « rapidement entrer dans leurs droits ».
Allégement fiscal
Mais Serigne Mboup se veut clair. « Le plus important, c’est de reprendre le travail, de relancer les activités de l’usine. Si dès à présent on utilise les fonds disponibles pour le règlement des arriérés, on n’ira nulle part », martèle-t-il en wolof pour mieux se faire comprendre mais aussi pour couper court à tout malentendu. Un Comité de suivi va veiller à l’application du protocole et définir un plan de règlement des passifs. Les travailleurs devront donc prendre un peu leur mal en patience, « en attendant que les moyens arrivent progressivement ».
M. Mboup annonce qu’il a déjà mobilisé 500 millions de francs Cfa pour le redémarrage des activités de l’usine.
L’Etat, de son côté, par la voix, du ministre d’Etat, Abdoulaye Baldé, s’est engagé à accompagner le repreneur et à lui accorder certaines facilités notamment en matière d’allègement fiscal, d’exonération de droits et taxes sur les produits importés, ceci en cohérence avec les dispositions de la Stratégie de croissance accélérée (Sca). M. Baldé a donné l’assurance que l’Etat respectera ses engagements. Il a invité les autres parties à faire de même. Reste maintenant à relever le défi de la compétitivité car, comme le fait remarquer un participant, en plus des investissements, le savoir faire est le plus important, notamment pour faire face à une rude concurrence asiatique. Et pour cela, les défis restent nombreux. Selon Lamine Kane, administrateur délégué de la nouvelle société (Domitexka), le principal problème des industriels locaux se trouve sur le plan structurel et administratif, mais surtout il y a le facteur énergétique qui est lourd de conséquences pour les industriels locaux (notamment dans le domaine du textile). Pour cela, il indique que le repreneur va miser sur les énergies alternatives.
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