
Après le scrutin et avant même que le Conseil constitutionnel ne valide les résultats qui confirment la vague bleue sur la Place Sowéto, au Palais présidentiel, Wade et ses conseillers se préparent à faire le ménage. Ainsi, l'on pourrait s'attendre à un lifting gouvernemental dont tout indique qu'il devrait aboutir sur un cadrage fondé sur les performances des uns et des autres et se traduire par une cure d'amaigrissement dont Wade avait émis le souhait. Un gouvernement de missions (concrétiser les derniers projets de Wade qui restent encore à l'état de maquettes), mais resserré pour prouver aux bailleurs et à l'opinion une nette volonté de réduction du train de vie de l'Etat, voilà ce à quoi l'on devrait, légitimement, s'attendre sous peu.
D'ores et déjà, ceux qui doivent quitter le gouvernement en ont été informés par le président de la République lui-même bien avant les élections législatives. Et des noms circulent sous le boisseau. Ainsi, sauf virage de dernière minute, Abdou Fall devrait quitter le gouvernement et se retrouver à l'Assemblée nationale comme élu de Thiès. La Place Sowéto, il la connaît bien pour l'avoir fréquentée entre 1998 et 2001, date de la dissolution de l'Assemblée nationale. Abdou Fall y a, en effet, occupé le poste de président du Groupe parlementaire libéral avant d'entrer dans le premier gouvernement de l'alternance. Pour avoir, quelque peu, mal négocié le duel avec Rewmi lors la dernière présidentielle, Abdou Fall pourrait faire les frais d'une purge au sommet.
Comme dans un jeu de chaises musicales, Abdou Fall va rétrocéder son fauteuil à Issa Mbaye Samb. Parce que, il faut se le rappeler, c'est Abdou Fall qui avait remplacé le Dr Samb à la tête de ce ministère. Mais, la pratique est devenue courante de voir, sous l'alternance, des ministres et autres Dg quitter par la porte et revenir par la fenêtre. Issa Mbaye Samb qui avait été remercié du gouvernement pour un poste de Pca de la Sicap, avait été réhabilité suite à des manifestations organisées par ses partisans dans sa ville de Kébémer. Des manifs au cours desquelles le drapeau national avait, d'ailleurs, été réduit en flammes.
Toujours dans le souci d'imprimer une nouvelle physionomie à son gouvernement, Wade pourrait se délester des alliés de la dernière heure. Les deux avocats El Hadj Diouf et Abdoulaye Babou pourraient être les victimes de cette nouvelle volonté présidentielle. Ils pourraient se retrouver à l'Assemblée nationale où ils pourraient faire valoir leurs talents de ténors du barreau. Le Premier serviteur du Rassemblement du peuple, Mamoune Niasse, devrait, également, libérer son fauteuil de ministre d'Etat auprès du président de la République pour siéger à la Place Sowéto. Poids lourds de la mouvance présidentielle, Djibo Kâ et Abdourahim Agne seraient pressentis pour rester dans le gouvernement et, pourquoi pas, voir leurs prérogatives renforcées dans l'ordre de préséance.
Quant à Pape Diop et Macky Sall, respectivement deuxième et troisième personnages de l'Etat dans l'ordre protocolaire actuel, nos sources renseignent qu'ils ont déjà été briefés sur leur lieu d'atterrissage. Et, celà, ‘depuis deux mois’, précisent ces sources. Le casting opéré fait de Macky Sall, tête de liste de la Coalition Sopi, le futur président de l'Assemblée nationale. Quant à Pape Diop, son nom est, régulièrement, cité pour le poste de président du futur Sénat. Un poste hautement stratégique et âprement convoité en ce sens qu'une loi constitutionnelle votée pendant la campagne électorale fait du président du Sénat le suppléant du président de la République en cas de vacance du pouvoir.
La grande inconnue reste de savoir celui (ou celle) qui dirigera le futur gouvernement qui pourrait être constitué dès le retour de Me Wade, actuellement en voyage à l'étranger.
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