Son porte-parole, Oumar Sarr, avait laissé entendre que la fronde au sein du groupe parlementaire libéral et démocratique, qu'il avait dirigée l'année dernière, n'était qu'un signe avant-coureur des défections qui se préparaient dans les rangs du Parti démocratique sénégalais au pouvoir. L'illustration en a été donnée hier par le député Mama Dabo, qui se réclame encore du Pds ; mais qui a déclaré que son candidat à la prochaine présidentielle "sera Idrissa Seck". M. Dabo, a d'ailleurs ajouté que si le Pds allait en congrès, M. Seck serait porté à la tête des libéraux. Bien avant, dans le bateau qui le transportait vers Ziguinchor, révèle M. Sarr, son mentor a eu des échanges avec des jeunes rencontrés dans le "Willis". Ceux-ci auraient pris l'engagement de constituer une association dénommée "Xaley Rewmi", les "jeunes du pays". Ce matin, l'ancien Premier ministre compte les rencontrer "à domicile" pour "finaliser" leur proposition. À la tête de ce mouvement des jeunes du parti de M. Seck dans la région de Ziguinchor, il y aurait Almamy Diédhiou, étudiant à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis, Mamadou Bodian, étudiant en sociologie à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar et Cheikh Ahmadou Abdoul Guèye, en année de maîtrise à l'Ucad, renseigne par téléphone Waly Fall, par ailleurs maire de la commune d'arrondissement de Derklé-Castors. Dans le programme de Idrissa Seck, figurent également des contacts avec la classe politique régionale, des visites de proximité en direction de religieux de la région, la descente dans des aires de jeu pour suivre les matchs "nawétanes" et, ajoute encore Oumar Sarr, des séances de travail avec des opérateurs économiques "porteurs de projets pour la région". C'est aujourd'hui, précise-t-il, qu'ils feront l'évaluation de leur visite afin de savoir la date à laquelle ils quitteront Ziguinchor. Le député Oumar Sarr, joint par téléphone, a révélé que leurs prochaines destinations pourraient être les régions voisines de Kolda et de Tambacounda. Dans ces régions, affirme-t-il, "même des ministres" pourraient se ranger "par prudence officieusement" derrière M. Seck. Des députés et "d'anonymes citoyens" également. Leur candidat ne craint-il pas de se voir refuser le récépissé pour son parti, qu'il a dénommé "Rewmi" ? M. Sarr de bondir : "Rewmi existe comme vous et moi. Nous avons déposé les statuts et le règlement intérieur au ministère de l'Intérieur. Il ne reste que les enquêtes de moralité, qui ne sauraient tarder". Si jusqu'à présent le parti du lieutenant de M. Seck, Yankhoba Diattara, n'est pas encore autorisé, en dépit d'avoir déposé les documents y afférents depuis plus de six mois, son mentor ne craindrait pas le même sort. Ceci, avance M. Sarr, du fait que "les acquis démocratiques sont irréversibles, et Idrissa Seck est une forte personnalité". Reconnaissant qu'à leur débarquement au port de Ziguinchor, il y a eu une "tentative de sabotage vite étouffée", Waly Fall a déclaré qu'il n'est pas question pour M. Seck et sa délégation de partir de Ziguinchor "avant l'heure. Incha Allah, nous nous en tiendrons à notre timing", a-t-il assuré. Rappelons que parmi la délégation qui accompagne l'un des prochains adversaires de Me Wade, à la prochaine présidentielle, il y a les anciens ministres, Mme Awa Guèye Kébé, Opa Ndiaye, les députés Garmy Fall, Soda Mbacké, Oumar Sarr et Mamadou Faye, le maire Waly Fall, et Yankhoba Diattara. Une délégation savamment constituée, comme pour dire qu'il n'y a nul nuage entre "pro-Idy".
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