
Nous étions nombreux à attendre avec impatience le discours du chef de l’État depuis les événements du 23 et 27 juin 2011.Trois semaines plus tard, plus précisément le 14 juillet, il a enfin décidé d’occuper les médias pour afin s’adresser à la nation. Le décor à été révélateur à l’hôtel des almadies car coloré aux couleurs du PDS c'est-à-dire le bleu et le jaune. Je me demande d’ailleurs pourquoi cette rencontre n’a pas eu lieu au nouvel théâtre national que le président avait inauguré y’a pas longtemps puisque cette comédie livrée dans cet hôtel privé aurait pu avoir un véritable succès dans un endroit conçu juste pour les comédiens. Les orateurs ont été nombreux et imbus de manque de valeurs et d’honnêteté à l’exception du responsable national des jeunes et le représentant des pêcheurs de Saint-Louis (Moulaye Fall) qui a par ailleurs gagné le pari de l’applaudimètre. En effet, ce dernier à bien remuée la plaie afin de mieux la soigner. Ainsi, il a soutenu devant toute l’assistance que le pays va mal et que la conjoncture actuelle nécessiterait une vision et des mesures plus objectives pour que règne la stabilité. Il a également osé critiquer les ministres et l’entourage du chef de l’état en les rappelant qu’ils ont tous été battus dans leurs localités et que ce ne sont pas eux les véritables électeurs.
Aujourd’hui, ce que le président doit constater, c’est que les discours de ces soit disant représentants du peuple ont été top parfaits. Et si tel était le cas, comment pourraient ils justifier les défaites lors des élections locales de 2009? Comment pourraient-ils expliquer l’absence de votre défense lors des événements troublants passés? La réalité est qu’il ne faut pas se voiler la face c’est le peuple qui va voter et ces représentants qui vous caressent dans le sens des poiles sont déjà vomis par leurs localités. Si vous ne revoyez pas votre entourage, si vous n’ouvrez pas les yeux pour constater la réalité sur le terrain, si vous ne tirez pas les conséquences désastreuses qui se sont traduites par des actes concrets dans les toutes les sphères démographiques, sociologiques et politiques du pays, la déception risque d’être énorme et inéluctable.
Cependant, je vous ai écouté avec beaucoup de passion et de tristesse car je ne vois plus en vous cette confiance et cette éloquence d’antan. À vous écoutez, on s’est rendu compte que vous avez donné la carotte et le bâton. Certes un leader ne doit pas se laisser faire dans certaines circonstances, mais dans des situations à l’instar de celles qu’on vit présentement, le reflexe d’un bon leader est de tendre la main à tout un chacun plutôt que de mettre en garde tout un peuple en prise de conscience voire en révolte.
Le président s’est beaucoup attardé sur les jeunes, mais ce que veulent ces derniers aujourd’hui, ce sont des mesures concrètes plutôt qu’une théorie qui n’est pas susceptible de se matérialiser sur le terrain. En effet, vous avez vous-même relaté le si long compagnonnage que vous avez eu à réaliser avec les jeunes et ce sont ces derniers qui vous ont porté au pouvoir en 2000. Ainsi, de 2000 à 2011 beaucoup d’eau a coulée sous les ponts et la classe d’âge qui en a le plus souffert s’avère être la jeunesse. Par ailleurs, beaucoup de jeunes ont péri dans la mer d’où le slogan de « Barca ou Barssac » en d’autres mots, « Barcelone ou la mort » voilà une preuve de matérialisation d’une jeunesse meurtrie et désespérée. Onze années aujourd’hui, la jeunesse est fatiguée, fatiguée des promesses qui seraient qualifiées d’éléphants blancs, fatiguée de voir son hymne dans lequel on disait « nous disons non Ngoné Latyr, nous disons non Ngoné Latyr nous disons non à la peur qui fait fuir, nous disons oui Ngoné Latyre, nous disons oui Ngoné Latyr à l’appel de l’honneur…» cet hymne qui faisait la fierté de toute une jeunesse s’est vu délaissé au détriment du votre « africains, africains... ». Un accord a été signé avec l’Espagne pour des un octroi de visas, et ce dernier a permis encore une fois à vos ministres de placer leurs parents et parallèlement remplir leurs poches avec d’éventuelles ventes de visas. De nos jours, dans le souci de reconquérir la jeunesse, vous avez encore une fois renouée avec vos multiples promesses en faveur des jeunes mais ce n’est que votre entourage qui va de nouveau en bénéficier à la place des populations pauvres qui se trouvent dans le monde rural, dans la banlieue et même dans la capitale dakaroise. Ainsi, vouloir à tout prix gagner la confiance de certains jeunes, ne doit pas vous pousser à encourager la médiocrité au Sénégal en recrutant des élèves qui n’ont pas le bac afin qu’ils dispensent des cours de dépanage, je me demande encore où va l’éducation nationale qui fait de plus en plus preuve de faillite? Cependant, je vous exhorte à renoncer à ce projet qui consisterait à faire des jeunes des maçons puisque ce gagne pain pourrait les encourager d’avantage à laisser l’école. Par ailleurs, vous ne devez pas vous tromper de cible car nous avons compris que la détermination des jeunes vous empêche de dormir et vous avez voulu faire un recours à ce qu’on appel « diviser pour mieux régner ».
Sachez M le président que nous sommes d’autant plus que jamais unis et motivés à défendre l’intégrité nationale au péril de notre vie. Vous ne réussirez jamais au plus grand jamais à nous diviser car vous êtes vieux donc appelé à passer à une autre station dans la vie et nous, nous sommes jeunes donc nous avons tout notre avenir devant nous et c’est pourquoi, nous n’allons pas nous laisser distraire. Souvenez-vous que c’est vous qui disiez, je vous cite « dis moi quelle jeunesse tu as, je dirai quel peuple tu seras ».
Aujourd’hui, M le président, il ne faut pas que vous transformiez la jeunesse en une jeunesse révolutionnaire, en une jeunesse de violence, en une jeunesse de désespoir, en une jeunesse pauvre, en une jeunesse de lutteurs, en une jeunesse d’analphabètes, en une jeunesse hypocrite. Vous avez marqué votre temps M le président et souvenez vous que vous n’êtes pas eternel, essayez de faire mention honorable dans les langues de la postérité même si vous ne le ferez pas pour les enfants du Sénégal, faites le au moins pour les enfants de votre cher Karim qui sont encore innocents et qui pourront vous en vouloir un jour car l’avenir nous réserve pleines de surprises.
A.T. de J.A.D.I.I.S.
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