Dakar, 30 juin (APS) – Les citoyens sénégalais ’’n’ont jamais été impliqués’’ dans l’élaboration de la Constitution de leur pays, a affirmé mardi à Dakar le juriste Ismaïla Madior Fall.

’’En 1960, il fallait aller vite dans la construction de l’Etat’’, a-t-il dit pour donner une des raisons qui ont fait que les Sénégalais ont été mis à l’écart de l’élaboration de la Constitution.
’’En 2001, avec la ferveur de l’alternance au pouvoir, il y a eu une sorte de personnalisation de la participation des citoyens à la Constitution. Il y a une sorte d’illusion de la participation. Il n’y a pas eu de véritable participation’’, malgré l’adoption par le peuple sénégalais d’une nouvelle Constitution à travers un référendum, a observé Ismaïla Madior Fall.
M. Fall, agrégé de droit constitutionnel et enseignant à l’université Cheikh Anta Diop, a relevé l’absence de ‘’valeurs endogènes’’ dans la Constitution sénégalaise.
Par le passé, a-t-il indiqué, ’’il y a eu très certainement une volonté de reproduire les valeurs de la société sénégalaise dans la Constitution, mais les principes du républicanisme français sont très forts dans notre Constitution’’.
‘’On a reproduit dans la Constitution, a-t-il affirmé, d’autres valeurs dans lesquelles le citoyen sénégalais ne se reconnaît. (…) C’est une Constitution plus exogène qu’endogène’’.
Selon lui, ’’la différence est frappante quand on compare la Constitution sénégalaise avec les Constitutions des pays asiatiques et des pays anglophones’’.
Il a estimé que la Loi fondamentale sénégalaise diffère de ces dernières par son manque d’’’emprise véritable dans la société’’.
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