
Dakar, 22 juin (APS) - Les leaders de la principale coalition de l’opposition Benno Siggil Senegaal (BSS) et des personnalités de la société civile ont appelé les éléments des forces de l’ordre au calme et à la sérénité face aux manifestations de protestation contre le projet de loi instituant une élection présidentielle sur ticket.
Ces acteurs se réunissaient, mercredi à Dakar, pour harmoniser leurs actions de lutte contre le projet de loi qui va instituer une élection présidentielle sur ticket afin d’élire simultanément le président et un vice-président de la République au Sénégal.
Adopté jeudi dernier en Conseil des ministres, le texte de réforme institutionnelle, a provoqué une vague de protestation dans le pays, avec des voix qui s’élèvent pour dénoncer ce qu’elles appellent ‘’un coup de force du pouvoir en place’’.
Le projet de loi en question instituant l’élection simultanée du président et du vice-président a été adopté mardi par la commission des lois de l’Assemblée nationale, attendre d’être examiné en séance plénière des députés, jeudi.
‘’Nous en appelons aux responsables de la sécurité publique pour qu’ils adoptent une attitude responsable face aux citoyens sénégalais qui manifestent contre le projet de loi’’, a dit Abdoulaye Bathily, Secrétaire général de la Ligue démocratique (LD), un parti de l’opposition.
‘’Nous savons que les éléments des forces de sécurité agissent sur ordre mais, ils doivent êtres calmes en prenant leur responsabilité parce qu’ils seront jugés par le tribunal de l’histoire’’, averti M. Bathily, professeur d’histoire à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).
De son côté, Amath Dansokho, ancien Secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail (PIT) estime que ‘’c’est l’heure du choix pour les responsables de la sécurité nationale’’.
‘’J’ en appelle à la police, à la gendarmerie et à tous les segments de l’Armée et de la sécurité nationale à choisir le camp du peuple qui dit non contre un recul de notre démocratie’’, a-t-il déclaré, en marge d’une assemblée générale des leaders des partis politique et de l’opposition.
La réunion s’est tenue malgré l’instance de jeunes opposants qui appelaient leurs leaders à sortir de la salle et à aller manifester sur la Place de l’Indépendance. Au dehors, ces velléités ont été étouffées par la police.
‘’Il y avait un million de manifestant à la place Tahrir (au Caire, en Égypte pour le départ de Hosni Moubarak), au finish il y avait zéro mort parce que la police égyptienne était responsable et professionnelle jusqu’au bout. Nous appelons les forces de sécurité à s’inspirer de cette attitude salutaire’’, a renchéri le professeur Abdoulaye Bathily.
‘’Le droit de manifester et de contester est institué dans le corps institutionnel de notre pays. Donc, les marches et les manifestations ne doivent être aucunement réprimées’’, a fait remarquer Bouba Diop, membre de la société civile sénégalaise.
0 Commentaires
Participer à la Discussion