
Après dix heures d’audition à la Section de recherches, Karim Wade est sorti avant d’improviser une marche triomphale vers le Point E. Une façon pour lui d’exorciser les mauvais esprits. Hier, l’audition de Karim Wade était placée sous le signe du fétichisme.
L’audition de Karim Wade est placée sous le signe des fétiches. Hier, le discours des Libéraux a été structuré autour du fétichisme et du mysticisme. Me El Hadji Amadou Sall n’a pas cillé pour sortir de sa bouche ces maux qui donnent une nouvelle tournure à ces auditions routinières des anciens dignitaires du pouvoir libéral. En apparence, la nouvelle tournure des évènements est en train de donner plus de tonus au «silencieux» Karim Wade auditionné hier par la Section de recherches de la gendarmerie. Et les habits de victime lui vont très bien.
Les évènements commencent à prendre une autre tournure. Après une multiplication d’auditions éreintantes, Karim Wade semble reprendre du poil de la bête au terme de sa sixième entrevue avec les enquêteurs. C’est à croire que le bonhomme s’est endurci sur le chemin de la gendarmerie. Relâché après avoir été longuement cuisiné (de 10 heures à 22 heures) sur l’origine de ses avoirs, le fils de l’ex-chef de l’Etat en est ressorti le torse bombé. Perché sur le toit de son 4X4 noir, Karim, tout de blanc vêtu, communie avec la grande foule de militants et responsables du Pds venus dès les premières heures de la matinée pour le soutenir dans cette épreuve fatidique. Gonflé à bloc par ces cris galvanisants, Karim Wade décide d’improviser une marche sur les artères de la Place de l’Obélisque. Doigts en signe de victoire, il prend un bain de foule. Entouré d’une foule en liesse, «Karim, Président !» après un ultime face-to-face avec les gendarmes. Cette marche improvisée a sans doute permis d’exorciser les mauvais esprits de la Section de recherches.
Après une trentaine de minutes de bain de foule, le cortège de militants et de responsables s’ébranle vers Point E où le nouveau «guerrier» du Pds, interdit de sortie du territoire, s’apprête à accueillir son père.
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