
Le chanteur Mame Ngor ‘Diazaka’, âgé de 37 ans, a été jugé, hier lundi, pour détention et circulation de faux billets de banque. Ce dernier a comparu librement au même titre que son manager, Abdoul Aziz Diouck, poursuivi pour le même délit. Si le juge, dans son délibéré fixé au mercredi prochain, suit la sollicitation du parquet, le chanteur va être condamné à trois mois assortis de sursis. Il devra, dans les mêmes circonstances, s'acquitter d'une amende à verser au trésor public, ainsi que le prévoit la loi en de pareilles circonstances. Mame Ngor s'est montré hier zen, impeccable qu'il était dans son boubou traditionnel, style Obassanjo, de couleur verte. Il a répondu à toutes les questions du juge et du procureur. L'enfant de Rufisque a vite fait de passer aux aveux en reconnaissant avoir détenu et mis en circulation de faux billets de banques ayant cours légal.
Lorsqu'il a été interpellé sur l'origine des faux billets, sa réponse ne s'est pas fait attendre : ‘J'ai reçu cet argent des mains d'un nommé El Hadj Senghor avec qui j'ai fait la connaissance, il y a de cela trois semaines. C'était lors de la fin d'une soirée dansante tenue dans une boîte de nuit à Yeumbeul, le dimanche dernier. C'est un ami du nom de Sidy Bara qui m'a mis en rapport avec lui.’
La situation a été la même en ce qui concerne son manager, Abdoul Aziz Diouck, qui a été arrêté en premier à la station d'essence de Liberté 6, en train de faire du change. Ce dernier aura, à son tour, soutenu avoir reçu les billets de son mentor. L'intéressé était en possession de cinq billets de cent euros. C'est l’un des billets de cent euros qu'il a sorti pour s'acquitter de sa facture d'essence qui lui a été fatal, puisque la machine a décelé la fausseté du billet remis au pompiste. Mais le maître des poursuites, qui dit douter de l'existence du nommé El Hadji Senghor, a requis à charge. Pour lui, les mis en cause n'ignoraient pas le caractère faux des billets d'euros. C’est la raison pour laquelle la condamnation de trois mois, assortis de sursis a été sollicitée par le procureur. Mais ce réquisitoire sera battu en brèche par la défense, assurée par Mes Mbaye Jacques Ndiaye et Aly Sarr qui ont tour à tour plaidé la relaxe. ‘Notre client n'est pas un faussaire. Ils ne sont pas experts en la matière pour pouvoir déterminer la fausseté ou l'exactitude d'un billet de banque. Ils tomberaient sous le coup de la loi, s'ils connaissaient le caractère faux des liasses’, dixit les avocats-défenseurs. L'affaire a été mise en délibéré jusqu'au mercredi 31 mars 2010.
CONVICTION DU PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE : ‘Ses fans ont été déçus de son comportement’
Lors de son réquisitoire dans le cadre du procès pour détention et circulation de faux billets de banque ayant cours légal, la conviction du procureur de la République est que les fans de Mame Ngor ont été déçus par le comportement de leur idole. Le représentant du ministère public d'ajouter : ‘Mame Ngor n'ignorait pas le caractère faux des billets. En tant qu'artiste qui voyage beaucoup dans l'espace Schengen, il est habitué à manipuler des billets en euros. La monnaie européenne ne lui est pas étrangère.’
A l'issue du procès, le chanteur ne s'est livré à aucun commentaire. Ses nombreux fans, qui avaient pris d'assaut le nouveau palais de Justice de Dakar, n'ont pas eu le temps d'échanger avec leur idole. C'est demain, mercredi, que la vérité des faits sera établie.
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