
Concorde, vous vous rappelez ? Le supersonique des décennies 70 et 80 a ébloui son monde grâce à son prestige de voyageur de la grande modernité. Le produit d’une mutualisation des expertises française et britannique n’a pas résisté au bogue du nouveau siècle. Le cap des années 2000 a été infranchissable pour l’extra-rapide. Eh bien, Concorde a son homonyme sénégalais. Disons même « sénégalaise » puisqu’il s’agit bien d’une disposition à la concertation et à l’harmonie. La concorde donc ! Et elle atterrit à l’aérodrome de Touba auquel les projets de l’Etat entendent donner l’étoffe d’un aéroport de dimension internationale. Rien n’est assez grand à l’ombre des cinq et bientôt sept minarets de la Grande Mosquée. Cette concorde porte l’estampille de Cheikh Sidy Moctar Mbacké, à travers son plaidoyer pour la tolérance et le dialogue. C’est l’assurance-stabilité pour une démocratie qui ne doit surtout pas crasher ! La sagesse du guide, qui séduit déjà nombre de Sénégalais, a comme habitacle, le devoir de vérité face aux surenchères politiciennes et, pis, l’immatriculation des Sénégalais en deux catégories : des patriotes acquis au pouvoir en place et des bannis associés au pouvoir déchu. Le Sénégal est un trésor bien plus précieux que l’agenda des animateurs de son espace public. La paix sociale est une conquête plus gratifiante que le « jambarisme » sur de prétendues ressources à rapatrier. Ils feraient quoi de fonds hypothétiques, ces Sénégalais divisés, revanchards, ostracisés, martyrisés et humiliés ? Comment vivront, grandiront et s’épanouiront des enfants dont le père est journellement traîné dans la boue médiatique avant le verdict de la Justice ? Comment des adversaires politiques, partenaires dans la construction de la plus belles des oeuvres, le Sénégal, se regarderont-ils demain, quand la clameur malsaine rechutera et que les insultes et les invectives redeviendront la chanson des indignes ? Lisez à l’endroit mon propos du matin. Il n’est point question, dans ces lignes d’indignation sur les grossièretés ambiantes, de passer autre le devoir de rendre compte. Gérer des fonds publics n’absout pas les délégataires d’une parcelle de pouvoir de leur responsabilité pénale et morale. Malheureusement, les biens sont un mal sur le champ des bienséances républicaines. C’est le temps du grand soupçon tant la politique habite les actes relevant des mécanismes de distribution de la justice. Après Serigne Mbaye Sy Mansour, Serigne Cheikh Sidy Moctar propose une cure de lucidité au nouveau pouvoir et, plus largement, à tous les acteurs du champ public. Le jeu en vaut la chandelle parce qu’il ne s’agit ni plus ni moins que de préserver la République des secousses des coteries politiques. La paix sociale est la valeur étalon qui permet de jouir de toutes les autres richesses ! Dieu fasse que les nouvelles ailes de Concorde ne se brisent pas à Touba…
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