
A seulement quelques mois de la présidentielle sénégalaise, prévue pour se tenir en février 2012, les candidatures se font peu à peu connaître et ce, malgré l‘exigence d’une caution exorbitante de 65 millions de francs CFA.
Ainsi, candidat à sa propre succession pour la seconde fois, Abdoulaye Wade devra croiser le fer contre une ribambelle de présidentiables convaincus, tous autant qu’ils sont, d’avoir leur chance. Parmi eux, il y a bien sûr les mastodontes de l’arène politique sénégalaise, tels que Moustapha Niasse ou Ousmane Tanor Dieng, des vétérans qui n’en sont pas à leur coup d’essai. A leurs côtés, de nouveaux visages autant que des figures bien connues de la scène publique.
Dernière candidature en date, celle annoncée ce dimanche 18 septembre par Aminata Tall Sall, ex-mairesse de Dioubel et secrétaire générale de la présidence. Sauf erreur ou omission de notre part, c’est la deuxième femme, après Amsatou Sow Sidibé, la présidente de CAR Lennen (la rupture en wolof), à briguer la magistrature suprême.
Tantôt annoncée dans les rangs d’Idrissa Seck, tantôt dans le sillage de Macky Sall, Aminata Tall Sall, à ne pas confondre avec Me Aïssata Tall Sall, avocate et porte-parole du Parti socialiste, a choisi de faire cavalier seul. Ainsi, après avoir résolument tourné le dos à son ancien mentor, le pape du Sopi (changement en wolof), elle entend bien porter loin le message de la restauration des valeurs, de l’éthique et de la morale.
Encore une transfuge du PDS, le parti au pouvoir, dans les rangs de l’opposition à Abdoulaye Wade. Elle y rejoint Moustapha Niasse, le faiseur de roi et premier chef de gouvernement de l’alternance, ainsi que les caciques déchus de la galaxie Wade. Parmi les plus en vue, les deux ex-premiers ministres Macky Sall et Idrissa Seck, puis, dans une moindre mesure, Cheikh Tidiane Gadio. Bannis ou mis sur la touche, ils auront tous, à un moment ou à un autre, été victimes de mille et une « waderies » ; des « renégats » du libéralisme à la sauce sopi et qui n’ont qu’une hâte, apporter du changement au changement dés 2012. Ainsi, c’est à son corps défendant et parce que l’on ne récolte que ce que l’on a semé que, durant ses 12 années à la tête de la République, Abdoulaye Wade se sera attelé à fédérer contre lui autant, voire plus d’amis que d’adversaires ; car aujourd’hui au Sénégal, la plupart des ténors de l’opposition sont d’anciens proches du pouvoir.
Autant dire qu’en 2012, le match a toutes les chances de se jouer entre PDS et ex-PDS. Autrement dit, entre le père fouettard et ses nombreux enfants dispersés.
H. Marie Ouédraogo
L’Observateur Paalga
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