Wade a sursis, le 23 juin dernier, à son projet de réforme constitutionnelle infesté d’aberrations orthographiques et grammaticales - dans sa formulation - et absurde par rapport aux principes anti-démocratiques et aux ruptures qu’il causerait dans notre évolution démocratique. Et le coup d’assommoir qu’il assènerait aux principes fondateurs de la Loi fondamentale. Et comme s’il tentait d’intervertir le positionnement du ciel et de la terre, le Secrétaire général national du Pds mit les religieux sur le devant de la scène.
Il saluait, lors de son adresse au peuple du Sopi du 14 juillet, leur rôle dans le cours des évènements du 23 juin plutôt que de reconnaître, ouvertement, le poids de la contestation populaire sur sa décision de retirer son projet de loi.
Goorgi se cherche des alliés dans le camp des religieux. Aux premières heures de l’alternance, il passait ses week-ends à Touba. Il se donnait aux caméras de « sa » télé dans une posture - à genou - de disciple dévoué et soumis à son marabout. Mais il n’hésita point d’investir son vénéré guide religieux sur une liste électorale de son parti. Sans scrupule ! Des années plus tard, l’envie d’aller en villégiature dans la cité religieuse du Baol s’effrita.
A Tivaouane, il réclame son amitié au Khalife général des Tidianes, lequel a été pour beaucoup dans sa réussite universitaire. Puisque - c’est son propos -, Boroom Daara-Ji a prié pour qu’il ait un diplôme supérieur majeur.
Le 23 juillet sur la Voie de Dégagement Nord (VDN) ourlant des villas cossues, siège de la permanence du Pds. Dans la partie de son allocution réservée aux chefs religieux, Wade commence par remercier Cheikh Sidi Moctar Mbacké. « Le Khalife général des mourides a prié pour moi », dit-il. Serigne Mansour Sy, aussi, à l’en croire toujours. Wade tente de convaincre l’opinion d’une chose : tous les guides religieux, du moins ceux des confréries les plus représentatives au Sénégal, sont ses amis. Il a rappelé ses relations avec Serigne Abdoulaye Thiaw Laye, son frère d’armes, Madani Tall, Cheikh Bouh Kounta… Parlant du Khalife de la famille omarienne, le « dieu du Sopi » voit en lui un frère et considère Feu Thierno Mountaga Tall comme son père.
La précampagne électorale est lancée. Le candidat de l’Alliance Sopi pour Toujours (AST, mouvance présidentielle) essaie d’endoctriner les religieux, après avoir procédé à un bourrage de crâne des élus locaux de la majorité et soumis les chefs de villages à un exercice de propagande.
A qui le tour ?
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