
Pour avoir utilisé les fonds de l'Ong Plan Sénégal à d'autres fins, le journaliste Adama Sow a été placé sous mandat de dépôt depuis le 28 septembre dernier. I1 a comparu hier à la barre du tribunal des flagrants délits et sera fixé sur son sort vendredi. Mais il ne risque que le sursis si le juge suit le parquet.
Même s'il ne risque que le sursis selon le réquisitoire du parquet, le journaliste Adama Sow président de l'Ong Grave, devra encore prendre son mal en patience en taule. Jugé hier à la barre des flagrants délits régional de Dakar, son verdict est mis en délibéré au vendredi prochain. Et le tribunal a refusé la demande de mise en liberté provisoire de ses avocats.
L'Ong «Plan Sénégal» avait porté plainte contre Adama Sow pour abus de confiance. Plan Sénégal reproche au journaliste d'avoir utilisé son argent à «des fins personnelles». Après avoir été entendu, il a été arrêté et mis sous mandat de dépôt le 28 septembre dernier.
Courant 2009, Adama Sow en qualité de président de l'Ong Grave (Groupe de recherche d'action contre les violences faites aux enfants) a signé un contrat de travail avec l'Ong Plan Sénégal. Ce protocole de partenariat avait pour objectif d'aider les jeunes filles victimes de viol en organisant des séminaires et en leur assurant une prise en charge médicale, psychologique et judiciaire.
Plan Sénégal a financé un programme en deux phases. Dans la première, l'Ong Grave a reçu 8 millions qu'il a utilisés comme prévu sans anicroche. Les 7 millions 700 mille de la seconde phase ont été également retirés par Adama Sow. Mais cette somme devant servir à l’organisation d'un atelier de formation a été utilisée à d'autres fins, selon Plan Sénégal.
Hier, c'est un Adama Sow très souriant qui s'est présenté à la barre du tribunal des flagrants délits. Vêtu d'un pantalon jean noir, d'une chemise de couleur rouge blanche assortie de chaussures blanches, il a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Toutefois, il ajoute avoir déjà remboursé à Plan Sénégal 4 millions 500 mille et compte restituer le restant de l'argent dans quatre jours. À l'en croire, il a utilisé l'argent pour l'équipement de leurs locaux sise à Liberté 6 et pour le repas, transport et le paiement d'honoraires d'avocats pour l'assistance judiciaire de filles victimes de viol. Il reconnaît également avoir fait l'erreur de ne pas aviser ses partenaires et promet de payer le reste pour préserver l'honneur de l'Ong Grave et sa réputation.
Plan Sénégal, représenté par le directeur financier Alex Sojenou, a fait savoir qu'il réclame le reliquat de leur argent qui s'élève à 2 millions 300 mille. Il précise aussi que s'ils l'ont poursuivi, c'est parce que le prévenu leur a fait courir pendant 9 mois.
Les avocats de la partie civile ont plaidé la constance des faits en soutenant que Adama Sow a utilisé l'argent à son propre compte. Pour preuve, ils, révèlent qu'à l'enquête préliminaire, le prévenu avait évoqué des cas de forces majeures en déclarant que son père et son grand frère étaient décédés à l'intervalle de trois semaines ; et le frère était hospitalisé. Adama aurait également fait des affirmations gratuites et émis des chèques sans provision en se considérant comme le protecteur des enfants victimes de viol. Ils ont réclamé le reliquat et la condamnation à une peine qu'il plaira au parquet.
Le parquet a estimé qu'Adama Sow n'a pas respecté ses engagements, il a requis une peine de 6 mois assortis de sursis. Quant à la défense, elle a plaidé la relaxe pure et simple de son client. Parce que ce dernier avait senti que le fait d'aider les victimes de viol était plus important que l'organisation d'un séminaire. Donc; Adama Sow a fait une erreur en omettant une clause contractuelle, ce qui constitue une faute civile. Me Assane Dioma Ndiaye, coordonnateur de la ligue sénégalaise des droits de l'homme (Lsdh) a plaidé pour le compte de Adama Sow. Il a soutenu que cette affaire lui a appris que nul n'échappe à son destin, car ce journaliste qui défend des intérêts nobles ne mérite pas cela. Il a aussi soutenu que le fait de parler de détournement d'objectif l'étonne et si on le met en prison ce sera un détournement de procédure. Il a demandé la relaxe pure et simple d'Adama Sow qu'il estime être de bonne foi.
Le verdict a été mis en délibéré au 7 octobre courant. Par ailleurs, les conseils du prévenu ont plaidé pour la mise en liberté provisoire de leur client. Le parquet a requis l'application de la loi. Mais le tribunal a rejeté la demande de liberté provisoire.
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