Bombardier sur la porte de l’histoire

Contre Yekini dimanche prochain, le lutteur de Mbour, Serigne Dia dit Bombardier a l’occasion de rentrer définitivement dans l’histoire de la lutte avec frappe au Sénégal.

Ayant déjà perdu à deux reprises contre le lutteur du cinquantenaire du Sénégal, le Mbourois âgé de 32 ans (il est né en 1978), s’il ne peut effacer le parcours de très haut niveau de Yekini, peut trouver un fauteuil à ses côtés dans le Panthéon de la lutte avec frappe.

Avec 19 combats et aucune défaite et une dizaine d’années de présence au sommet de la lutte avec frappe, Yekini qui est né en 1974,  est une légende vivante du sport national au vu de son parcours mais aussi de sa stature.

Yekini est certes un lutteur mais surtout un sportif de haut niveau accompli qui a tracé sa voie en dominant ses adversaires et en ayant un comportement exemplaire à tous points de vue.

On peut ne pas être d’accord avec l’enfant de Bassoul mais on peut lui reconnaître qu’il n’a pas sa place à la rubrique des faits divers des journaux. Comme souvent plusieurs stars sportives nationales.

Dans un pays où les stars du sport national tardent  à prendre conscience de leur rôle social, Yekini a montré à tous ceux qui veulent faire une carrière de haut niveau qu’il y a une voie unique pour la réussite : le travail, encore du travail.

Mieux encore, en s’investissant dans l’éducation des jeunes et dans des tournées de lutte contre le paludisme, Yahya Diop de son vrai nom, a compris le rôle social d’un sportif de haut niveau et d’un champion de lutte avec frappe, devenue la première discipline sportive au Sénégal.

Sans faux fuyant, il est connu pour ne pas fuir ses responsabilités quand il faut prendre la parole, témoin sa dernière sortie contre les organisateurs du Festival mondial des arts nègres.

C’est contre ce monument que Bombardier  doit se mesurer. Tous les observateurs sont unanimes à lui reconnaître qu’il a l’envergure de dominer le Roi Yekini mais tout le monde souligne aussi qu’il faut se lever tôt pour déraciner le baobab des Iles du Saloum.

A Mbour, son fief, Bombardier avait lancé un défi à l’équipe du Touré Kunda qui l’a relevé de la plus belle des manières en remportant la coupe nationale contre l’US Gorée, un gros bras du football national.

Pakala a récidivé quelques semaines plus tôt en dominant Boy Nar de Fass. Mais tout cela serait-il suffisant à Bombardier pour réussir la passe de trois ?

S’il a battu Thieck qui était juste un escalier pour retrouver un nouvel élan après ses deux revers incompréhensibles contre Baboye à Thiès et Gris Bordeaux au stade Demba Diop de Dakar,  Bombardier qui a gagné 15 combats sur les 20 qu’il a disputés, a l’occasion de démontrer qu’il a tourné définitivement le dos à ses errements du passé.

On attendra dimanche pour savoir qui gagnera mais ce qui est sûr, ce sera un autre grand jour que le Sénégal attendra avec ferveur.