
Aphone depuis son limogeage du Secrétariat général de la Présidence, l'ex-édile de Diourbel a brisé le silence, hier, lors de sa rencontre avec les membres du mouvement de soutien «Sopey Aminata» de la banlieue. Même si l'égérie du parti libéral préfère garder le suspense quant à son avenir politique, elle n'en marque pas moins son territoire : «Je n'ai peur de rien et je ne recule devant rien, je saurai quelle direction prendre»
L'ex-Secrétaire générale de la Présidence, Aminata Tall, qui refuse toujours de prendre le relais de son successeur au niveau du ministère de la Fonction publique, était de sortie, hier. «La dame de fer», comme l'appellent ses proches, a reçu en fin d'après-midi, à son domicile à Sacré-coeur 3, une forte délégation d'une frange de ses souteneurs regroupés dans le mouvement «Sopey Aminata» de la banlieue. Une rencontre qui s'est vite transformée en un meeting politique, à la devanture de la maison de Mme Ba.
«Avoir peur, c'est ne pas croire en Dieu, personne ne peut m'intimider»
Sobrement vêtue de blanc agrémenté d’un bleu, pas celui du Parti démocratique sénégalais (Pds), mais pervenche plutôt, Aminata Tall qui exultait à la vue de la nombreuse foule qui avait rallié son domicile n’en avait pas moins l’air affecté par son limogeage de son poste de Secrétaire générale de la Présidence. Malgré les sourires et baisers envoyés à ses inconditionnels, elle avait du mal à dissimuler son amertume. Tout dans l'expression de son visage en disait long sur l'état d'esprit qui l'habite aujourd'hui. Autre signe évocateur : les incessantes références à Dieu durant toute son allocution, pour réaffirmer sa foi devant ce qu’elle considère comme une épreuve. «Je suis une croyante, tout ce qui arrive, je le mets sur le compte du Bon Dieu», dit-elle. Comme pour dire sa détermination à faire face à celui qui l’a poussée dans cette situation, l’égérie du Pds assène à qui veut l’entendre : «On ne peut pas croire en Dieu et avoir peur. Avoir peur, c'est ne pas croire en Dieu. Moi, je n'ai peur de rien, je ne recule devant rien, et personne ne peut m'intimider».
«Je garde le silence jusqu’à ce que je sache si je dois aller vers la droite, la gauche ou tout droit»
S'adressant plus directement à ses souteneurs, composés pour la plupart de femmes, Aminata Tall déclare : «Je vous encourage à poursuivre le travail que vous avez entamé. Seul le travail paye. Depuis ce qui est arrivé, je garde le silence. N'eût été votre déplacement, j'aurais continué à adopter la même position. Je laisse les gens parler». Elle ne compte pas dire tout de suite la conséquence qu’elle tire de cette situation présente. «En ce qui me concerne, le temps de parler n'est pas encore venu. Je crois à des principes. Avant de parler, je dois prendre mon temps. J'attends de terminer ma réflexion et de prendre langue avec mes parents et mes proches». Et de poursuivre : «Le vénéré Serigne Fallou disait 'boo nee tekk, tekk won là yoon' (Le silence est d’un conseil avisé). C'est cette recommandation que je suis en train de suivre, jusqu'à ce que j'y voie beaucoup plus clair, et que je sache si je dois aller vers la droite, la gauche ou tout droit. Je saurai quelle direction prendre».
Aminata Tall n'a pas manqué de rendre un vibrant hommage à son mari qui, à l'en croire, la soutient beaucoup. «Il est courageux et il ne se laisse pas marcher sur les pieds», dit-elle.
L'ex-maire de Diourbel montre sa force de frappe
17 cars «Ndiaga Ndiaye» pleins à craquer et une batterie de tam-tams. Voilà l'impressionnant arsenal déployé, hier, par le mouvement de soutien «Sopey Aminata» de la banlieue, à l'occasion de la visite qu'il a rendue à l'ex-Secrétaire générale de la Présidence, à son domicile, à Sacré-coeur 3, où c'était l'ambiance des grands jours. Une ambiance qui a sorti, le temps d'un meeting improvisé, ledit quartier de son légendaire calme.
Venus de Pikine Dagoudane, des Niayes, de Keur Massar, de Malika, des Parcelles assainies, de Guédiawaye, entre autres localités de la grande banlieue dakaroise, les membres du mouvement de soutien susmentionné ont tout simplement fait le spectacle devant la maison de leur «championne». Les «Aminata yaa ñu doy», «Aminata yaa ko yor», fusaient de partout.
Mais, c'est lorsque le chanteur Moustapha Mbaye, qui était de passage au domicile de la Secrétaire générale du Mouvement national des femmes du Parti démocratique sénégalais (Pds), est entré en scène, que l'ambiance a atteint son paroxysme. Ce dernier, célèbre pour ses chansons à la gloire du Prophète Mohamed (Psl), a entonné un morceau en l'honneur de Aminata Tall, qui a ravi ses nombreux souteneurs massés à la devanture de son domicile.
Adja Khady Ba Ndom, présidente dudit mouvement, et tous les orateurs qui l'ont précédée, ont insisté sur la nécessité de réhabiliter leur mentor, le plus rapidement possible. «Nous allons continuer la mobilisation de plus belle. Et nous allons mettre à contribution tous les sympathisants de Aminata Tall qui se trouvent dans la diaspora. On doit lui donner un poste qui correspond à son rang. Le combat continue», indique Mme Ndom.
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