L’argent, c’est le nerf de la guerre. Pour les écoles de commerce, la question des moyens ne se pose guère, les sous proviennent à 100% des frais de scolarité. Ni subventions de l’Etat, celles-ci étant gelées depuis dix ans, ni subsides des entreprises, ni aides extérieures. Les directeurs d’écoles, s’ils se disent généralement confiants dans la prochaine mise en vigueur de l’accord-cadre, n’en demeurent pas moins attachés au principe selon lequel l’école doit atteindre l’équilibre comptable sur la base des seules contributions des étudiants. Gage d’indépendance, disent-ils, signe aussi d’un manque de confiance envers les engagements de l’Etat. Joel Humbert, directeur du Projet d’Appui à l’Enseignement de la Gestion des Entreprises (Paege) qui dépend de la coopération française, affirme «qu’une réflexion est en cours pour envisager de soutenir davantage le secteur privé» sur lequel «on ne peut plus faire l’impasse».
Initialement tourné à plus de 80% sur le public, la Paege n’a pas produit tous les résultats escomptés. Humbert tire «un bilan mitigé» des 3 ans de mise en place du projet et regrette «l’inertie considérable» existant au sein des universités. Il constate aussi qu’«il n’existe pas de réflexion stratégique au niveau du gouvernement sur l’enseignement supérieur», «qu’il est exceptionnel que la question soit abordée en conseil des ministres» et finalement, que «le gouvernement a d’autres chats à fouetter», en l’occurrence l’éducation de base. Les aides actuellement orientées vers le privé par la coopération se sont limitées à du matériel tel que la fourniture d’ordinateurs ou la création de centres de documentation, comme ce fut fait à Sup de Co et l’Ism. Mais pas de subventions financière.
La coopération bute encore sur le manque de visibilité dans ce secteur et l’absence totale de système d’évaluation des écoles. Ni l’Etat, ni le collectif des écoles n’ont répondu à sa récente initiative visant à établir «un cahier type d’évaluations des formations de gestion». Condition sine qua non, les écoles doivent cesser de faire «chacune leur propre règle».
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En Octobre, 2023 (13:37 PM)Participer à la Discussion