
Les cadres de la Casamance se sont également préoccupés de la portée de la loi d’amnistie. Ils ont ainsi rappelé que lors de l’audience que le chef de l’Etat avait accordée, le 4 mai 2003, à une délégation du Mfdc, feu l’abbé Augustin Diamacoune Senghor avait demandé, entre autres, ‘d’accorder l’amnistie à tous les combattants afin qu’ils ne soient pas poursuivis pour s’être enrôlés dans la lutte armée’. Et le président de la République, dans sa réponse, avait affirmé que le gouvernement allait demander à l’Assemblée nationale de voter une loi d’amnistie. Et le 6 juillet 2004, la loi portant loi d’amnistie est votée par l’Assemblée nationale. ‘Il reste cependant, dira Pierre Goudiaby Atépa au chef de l’Etat, que dans la perspective d’une reprise du dialogue et des négociations, les combattants du Mfdc se trouvant encore dans le maquis s’interrogent sur la portée de la loi d’amnistie. Dans ces conditions, il nous semble qu’une déclaration officielle expresse en direction des principaux responsables de l’aile combattante serait de nature à les rassurer pour les amener à participer sereinement et en toute confiance aux activités que commande le processus de paix’. Mais le président de la République a rassuré que la loi d’amnistie bénéficie à tous les rebelles : ‘Je réaffirme clairement que tous les rebelles sont amnistiés sans exception’, qu’ils se nomment Salif Sadio, Mamadou Nkrumah Sané ou autre.
Aux cadres casamançais qui s’offusquent d’avoir été écartés du dossier de la Casamance, le chef de l’Etat leur a donné l’assurance qu’il n’en est rien de tel : ‘Je n’ai jamais dit que vous êtes écartés dans ce dossier. Ma porte vous est grandement ouverte.’ Même s’il ne s’est pas clairement prononcé sur les grandes questions, notamment la reprise du dossier par le ministre de l’Intérieur, le président Wade a donné son accord sur beaucoup de points.
Ainsi, concernant le désenclavement de la région Sud, il a déclaré que le Sénégal allait acheter un avion qui sera confié à une compagnie sénégalaise qui va pratiquer des tarifs très réduits. Pour le désenclavement de la voie maritime, un second bateau a été commandé.
Les grands absents de cette rencontre entre les fils de la Casamance et le président Wade sont sans doute Farba Senghor et les sages du Fogny.
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