
La rupture, c’est le maître mot de Nicolas Sarkozy. Il laisse entendre qu’il faut en finir avec les vieilles habitudes de la Françafrique, mais c’est en rendant visite à un partenaire traditionnel de la France qu’il entame sa première tournée en Afrique noire. Quand on écoute Nicolas Sarkozy, on devine cependant qu’il a cherché à sortir des sentiers battus, à aller ailleurs qu’au Sénégal et au Gabon, à l’occasion de sa première tournée africaine. Il a d’abord pensé à des pays anglophones comme l’Afrique du Sud ou le Ghana, ou encore un géant de l’Afrique centrale, le Congo Kinshasa. Pour la petite histoire, il a même mobilisé les ambassades de France dans ces différents pays pour lui préparer une visite. Et puis, finalement, comme il le dit lui-même, il est revenu aux « incontournables » et les incontournables, ce sont le Sénégal et le Gabon. Pourquoi le Sénégal ? Parce que « ce n’est pas un mauvais élève de la démocratie », dit-il. « Il est vrai toutefois que les législatives du mois dernier ne se sont pas bien passées, mais à Dakar, ce jeudi, je rencontrerai les dirigeants de l’opposition ». Et pourquoi le Gabon ? Parce qu’en Afrique, selon lui, « le doyen des chefs d’Etat est toujours un homme respecté et si je n’étais pas allé chez Omar Bongo, je l’aurais humilié inutilement ». Quelques journalistes lui faisant remarquer que ces deux étapes n’étaient pas franchement un signe de rupture avec la Françafrique de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy répondu alors benoîtement : « Oui, ce que vous dites est vrai, mais ce que je dis n’est pas faux », avant de conclure : « Je ne pouvais pas aller chez le Ghanéen John Kuffuor et faire l’impasse sur deux pays comme le Sénégal et le Gabon qui abritent des bases militaires françaises ». C’est donc le principe de réalité qui a prévalu.
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