Clôture des inscriptions sur les listes électorales : Beaucoup de Sénégalais laissés sur le carreau

Partisans de la dernière minute, beaucoup de Sénégalais ne pourront pas accomplir leur devoir civique faute d’inscription sur les listes électorales. Si diverses raisons sont avancées, il reste qu’une habitude bien de chez nous est passée par là.

Au niveau de la commission administrative des Parcelles assainies, ce sont quelque 5 197 Sénégalais qui se sont inscrits sur les listes électorales depuis l’ouverture de la révision exceptionnelle des listes électorales jusqu’à hier, selon Aziz Diagne, le président. Ce dernier qui soutient ne pas être en mesure, pour l’instant, de donner le nombre exact d’inscrits avant la première clôture et le nombre de ceux qui sont inscrits après le report de quinze jours, déplore le fait que les gens attendent toujours le dernier moment pour envahir la commission d’inscription. ‘A la veille de la première clôture du 31 juillet dernier, nous avions noté un rush au niveau du centre, mais nous avons senti que ce rush s’est estompé quand les populations ont été informées du report de quinze jours de la date de clôture’, déclare Aziz Diagne. En effet, ‘après l’annonce de la prorogation de quinze jours, nous avons senti une baisse du taux d’inscription. Il n’y a pas eu la grande affluence après l’annonce du report. C’est toujours ainsi, les gens attendent toujours le dernier moment pour s’inscrire’, poursuit-il.

Hier, aux environs de 18 heures, l’heure de la fermeture de la commission d’inscription, une dizaine de personnes faisaient le pied de grue pour s’inscrire sur les listes électorales, confirmant ainsi les déclarations du président de la commission administrative. Les gens trouvés là, pour l’essentiel des jeunes, expliquent diversement leur retard. ‘C’est ce matin que je me suis finalement décidée à m’inscrire sur les listes électorales. Et pour dire vrai, je n’ai pas de candidat, je ne sais pas pour qui voter. C’est pourquoi j’ai attendu le dernier moment pour m’inscrire et franchement, que je sois hors délai ou pas m’importe peu’, affirme une jeune fille. ‘J’avais égaré ma carte d’identité. C’est la raison de mon retard’, explique un garçon qui tient tout de même à accomplir son devoir civique le 26 février prochain. ‘Depuis deux jours, je viens pour m’inscrire, mais à chaque fois le bureau d’inscriptions est bondé de personnes’, tente d’expliquer un autre.

Le mouvement ‘Y en a marre’, hostile à un troisième mandat du président de la République, Abdoulaye Wade, a déposé hier un mémorandum au ministère de chargé des Elections demandant une prorogation de six semaines avant la clôture des inscriptions.

Charles Gaïky DIENE