
4 ha. C’est la surface de terres qui a été dépossédée de Serigne Ousmane Mbacké, fils de Gaïndé Fatma. Cette surface émane d’une partie des biens qui leur avaient été légués (lui, ses frères et ses sœurs) en guise d’héritage. Chronique d’une affaire foncière qui date de 1989. « Après son rappel à Dieu en 1978, la commission de travail qui a été constituée avait réparti, suivant le procès-verbal en date du 29 juillet 1989, les biens successoraux entre les différents héritiers. Ainsi, nous avons reçu comme part successorale les quatre hectares dudit titre foncier. Entre temps, le 26 avril 1977, le décret 77-33 déclarait le terrain nécessaire à la réalisation de la deuxième franche industrielle ». C’est en ces termes que Serigne Ousmane Mbacké a fait la genèse de cet événement.
Selon lui : « l’immeuble devenant ainsi indisponible jusqu’à l’intervention d’une ordonnance numéro 1497-92 rendue le 18 mai 1992 par le président du Tribunal Hors-Classe de Dakar qui ordonnait la radiation de l’indisponibilité inscrite sur ledit titre foncier ». À en croire Serigne Ousmane Mbacké : « L’État nous a pris notre terrain pour cause d’utilité publique sans la juste et préalable indemnisation.
Pendant ce temps, il l’a laissé occuper ledit terrain par des tiers sans droit ni titre qu’il refuse d’expulser par la suite pour des raisons plus politiques que sociales », fulmine notre interlocuteur. À la question de savoir ce qui est advenu de ces occupants irréguliers, Ousmane Mbacké a eu ces mots : « le tribunal Hors-Classe de Dakar a commis par deux fois un cabinet d’experts immobiliers pour identifier les occupants pour la mise en demeure et entamer ainsi une procédure d’expulsion, mais les pouvoirs publics n’ont jamais apporté leur concours », se désole le fils de Gaïndé Fatma. Les années passent sans qu’aucune issue ne soit trouvée pour lui, ses frères et ses sœurs.
En 2000, avec l’alternance, le dossier a été réactivé : « par souci de préserver la paix sociale, que nous avons introduit depuis 2000 une demande de compensation auprès des autorités compétentes. Cette démarche administrative a été motivée par le fait que Wade avait déclaré dès son accession à la magistrature suprême qu’il allait réparer toutes les injustices ».
Et il s’empresse d’ajouter : « nous lui avions même adressé une correspondance, en vain ». Et le marabout de rappeler que « Durant toutes ces années, nous avons gardé le silence et notre dignité. Malheureusement dans ce pays, les fortes gueules sont entendues ». Le marabout ne désespère pas de voir Wade solutionner la question compte tenu selon les relations très étroites qu’entretenait leur père avec le chef de l’État.
Sous ce rapport, il souligne que Gaïndé Fatma avait aidé Wade à mettre sur pied le Pds. Il n’arrive pas à comprendre pourquoi les pouvoirs publics traînent toujours les pieds dans cette affaire. Il exige qu’une solution rapide soit trouvée à ce problème : « nous avons même proposé à l’État de nous donner un terrain de remplacement », lâche-t-il, non sans souligner que « des inspecteurs d’État ont déjà travaillé sur ce dossier depuis 2006 et des propositions ont été faites. Cependant, nous n’avons pas pu, jusqu’à présent, avoir écho des suites données à leurs conclusions », se désole-t-il.
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