Editorial / Lâcheté !

Pas de terme approprié pour désigner l’attitude de ces hommes armés qui sont montés à bord d’un bus d’écoliers dans l’unique but de tirer sur une gamine de quatorze ans, au nom de prétendues convictions religieuses. Un crime odieux, une tentative d’assassinat à la quelle ils ne pouvaient adjoindre, comme l’on pouvait s’y attendre, le délit de fuite. Un geste d’une lâcheté notoire de la part d’individus convaincus de pouvoir imposer leur point de vue par la violence, là où ils peinent à asseoir leurs idées par la conviction, la persuasion ou le dialogue. En s’en prenant à Malala  Yousufzai, une jeune blogueuse militante de la cause des femmes et du droit des filles à l’éducation, les Talibans démontrent à suffisance, qu’ils sont prêts à tout, à bafouer les règles les plus élémentaires de la vie, respectées même en temps de guerre : épargner les femmes et protéger les enfants, ces couches vulnérables de la société. Ces fous de Dieu n’ont-ils pas travesti, sciemment, le sens de l’Ecriture sainte, devant leur incapacité à évoquer le moindre texte pour justifier une tentative de meurtre sur une jeune fille de quatorze ans. Si dans un combat l’on n’est pas en mesure de discerner ces notions qui plus est élémentaires, on ne mérite pas de livrer un combat. Aujourd’hui entre la vie et la mort, il n’y pas d’âge, semble dire Malala, pour s’engager, ou refuser la soumission et subir sans broncher, le diktat d’individus qui estiment que la violence et le terrorisme, leur domaine de prédilection, demeurent les seules voies de recours à même de garantir l'entrée du paradis. En s’attaquant à Malala, c’est tout un symbole qui est visé : la jeunesse, la femme, et la liberté d’opinion. Est-il temps pour l’islam, une religion malade de ses fondamentalistes, d’entamer une cure, afin d’exfiltrer de son corps cette gangrène infecte, mais ouverte sur le monde : l’extrémisme religieux, qui aliène la femme, étouffe le savoir et plébiscite le meurtre.