Demba Ba, le buteur qui ne change rien ?

Malgré l’arrivée d’un Demba Ba en réussite, Chelsea continue de souffler le chaud et le froid. A tel point que le titre semble s’être définitivement envolé loin des Blues, qui chercheront néanmoins à conforter leur place sur le podium face à Arsenal.

Souvent, un match en retard est considéré comme étant un bonus. Mais parfois, celui-ci peut aussi devenir un malus. Mercredi dernier, Chelsea recevait ainsi Southampton avec la possibilité d’affermir sa place sur le podium, tout en entretenant son mince espoir de revenir sur les deux formations mancuniennes galopant en tête de la Premier League. Une perspective qui prenait de la consistance à la pause, que les Blues rejoignaient avec deux longueurs d’avance (2-0). Mais inexplicablement, les jambes et/ou les têtes londoniennes demeuraient aux vestiaires pour le second acte et le petit promu ne se faisait pas prier pour décrocher un méritoire et inespéré match nul à Stamford Bridge (2-2). De quoi déclencher la colère de Rafael Benitez après la rencontre : «Nous devons être plus efficaces quand nous avons des occasions. Sur ce match, nous avions largement les moyens de marquer un troisième but et de nous mettre à l’abri d’un tel scénario. Nous ne pouvons donc nous en prendre qu’à nous-mêmes.»

Trois matches, trois buts déjà

Un manque de réalisme qui pourrait valoir à Demba Ba le rôle de premier accusé. Pourtant, l’attaquant sénégalais n’a pas loupé ses débuts avec son nouveau club en inscrivant trois buts lors de ses trois premières sorties avec le maillot des Blues. A tel point que les fans l’ont déjà adopté, au détriment d’un Fernando Torres dont la petite embellie, au moment de la signature de Rafael Benitez en lieu et place de Roberto Di Matteo, n’aura pas duré. La preuve, face à Southampton, «El Nino» faisait figure de principal coupable en raison d’une occasion ratée à la 85e minute qui aurait pu sortir son équipe de l’ornière dans laquelle elle se trouvait. Malheureusement pour lui, l’Espagnol l’a ratée et les rumeurs d’un possible retour à l’Atlético Madrid se font de plus en plus insistantes aux abords de Stamford Bridge. Difficile, en effet, d’imaginer Torres capable de supplanter désormais Ba en pointe de l’attaque de Chelsea.

Fier de son parcours

Débarqué cet hiver en provenance de Newcastle contre la modeste somme de 8,5 millions d’euros, ce qui ne joue pas non plus en faveur de Torres et son coût de 58,5 millions, le natif de Sèvres a pour lui sa hargne, ses qualités athlétiques mais aussi sa confiance devant le but, lui qui a déjà inscrit 14 buts cette saison après ses 16 de l’exercice précédent. D’où ce sentiment de fierté qui l’anime, d’autant plus fort depuis qu’il a rejoint Chelsea : «En signant ici, j’ai regardé d’où je venais et j’ai souri, en me disant: "Oui, je l'ai fait". Je me sens très fier, pas seulement pour moi, mais aussi pour les personnes qui me supportent depuis tant d’années comme ma mère, parce qu’elle avait peur pour moi, quand j’ai quitté l’école. Je n’ai jamais perdu la foi en mon football, jamais. Les récompenses arrivent toujours.» Maintenant, son arrivée peut-elle permettre aux Blues de franchir un palier sur le plan offensif, un domaine dans lequel ils se montrent très irréguliers malgré une addition de talents exceptionnels (Hazard, Juan Mata, Oscar…) ? Un début de réponse est attendu ce dimanche, face à Arsenal, dans un duel déjà très important dans la lutte pour la troisième marche du podium…     

BA ET LE FAIT DE JOUER À DOMICILE

Demba Ba commence déjà à mesurer les difficultés de jouer à la maison avec Chelsea. «Quand les équipes viennent chez nous, c’est seulement pour défendre et ne pas perdre. Quand on est à l’extérieur, les équipes veulent saisir leur chance parce qu’elles pensent pouvoir gagner chez elles. C’est pour ça que c’est plus ouvert à l’extérieur, mais on doit réussir à gagner de nouveau à domicile. On a soufflé le chaud et le froid contre Southampton. Ils ont eu de la chance de n’être menés que 2-0 à la pause, le score aurait pu être plus large, mais c’est à nous de concrétiser nos occasions.»