La supposée majorité parlementaire dormante d'Idrissa Seck ne s'est pas manifestée, hier, lors du vote de la loi portant suppression du quart bloquant. Encore une fois, elle n'a pu sortir de sa torpeur, comme lors du vote de la résolution de mise en accusation de l'ancien Premier ministre.La ‘majorité parlementaire dormante’ d'Idrissa Seck ne s'est pas manifestée, hier, lors du vote du projet de loi modifiant l'article 33 de la Constitution et portant suppression du quart bloquant à l'élection présidentielle. La loi a été votée par 74 députés sur les 120 que compte l'Assemblée nationale, c'est-à-dire plus que les 72 voix obligatoires pour son adoption. Encore une fois, la majorité libérale qualifiée de mécanique a dicté sa loi et manifesté son ascendant sur l'Hémicycle. Cela, nonobstant, les départs des députés de la Ld/Mpt et surtout la défection des députés frondeurs favorables à Idrissa Seck qui sont au nombre de douze, avec la récente arrivée dans leur rang du mandataire de Podor, Mamadou Sall Thioyri.
Cette dernière défection avait semé le doute dans la tête des libéraux et conforté les proches du maire de Thiès qui ont promis le déluge à leurs ex-frères du Pds. Idrissa Seck s'était engouffré dans la brèche pour annoncer comme imminente une grande transhumance vers son parti, Rewmi, qu'il a pudiquement débaptisée Hégire ou, en wolof, Toxou. Quelques semaines après qu'Amath Dansokho, l'une des figures de proue de l'opposition sénégélaise, a déclaré dans nos colonnes qu'en décembre, il y aura une grande ruée avec des ministres de la République en tête vers l'ancien Premier ministre.
On comprend aisément la psychose qui avait habité la majorité libérale qui craignait qu'une nouvelle vague de défection n'eût lieu lors du vote de la loi sur le quart bloquant. Surtout qu'Idrissa Seck s'est jeté dans la bataille pour la prochaine élection présidentielle, prévue le 25 février 2007, et a lancé un appel à tous ceux qui lui sont favorables à venir le rejoindre pour ‘sauver le pays d'un naufrage’. Un appel à faire tomber les masques.
Mais, au finish, au niveau de l'Assemblée nationale, seuls Mamadou Sall Thioyri et Mama Dabo ont répondu présent. Cependant, avec toutes les menaces venues du camp d'Idrissa Seck, la circonspection commandait de ne pas aller vite en besogne en arrêtant la liste des départs à ces deux-là. Il fallait un test pour s'en convaincre. Le projet de loi modifiant l'article 33 de la Constitution en était un.
A défaut de voir les députés de la ‘majorité dormante’ d'Idrissa Seck se manifester au grand jour, il était légitime de s'attendre à ce qu'ils fassent barrage à cette loi en se liguant avec leurs douze frères qui ont ouvertement rompu les amarres avec le groupe Libéral et les députés de l'opposition. Ce ne fut pas le cas. La supposée ‘majorité dormante’ d'Idrissa Seck n'a pu sortir de son sommeil. Comme ce fut le cas lors du vote de la résolution de mise en accusation de l'ancien Premier ministre.
En effet, les semaines qui ont pécédé le vote de cette résolution, l'adrénaline avait atteint un point culminant dans les rangs du groupe Libéral. La psychose du départ de la bande à Oumar Sarr habitait encore les libéraux qui craignaient un remake du coup du groupe des députés dits frondeurs. En pleine guerre psychologique, ces derniers lançaient même des quolibets, dans les couloirs de l'Assemblée nationale, à leurs ex-frères libéraux en leur disant que la résolution ne passerait pas puisque la majorité dormante favorable à Idrissa Seck y ferait barrage.
Mais, finalement, la résolution fut votée. La délivrance ! Le président du groupe Libéral, Doudou Wade, exulte tel un chérubin qui vient de recevoir un nouveau jouet. Les libéraux venaient, en effet, de se rendre compte que la menace n'était pas aussi effective qu'ils le croyaient.
0 Commentaires
Participer à la Discussion